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Wednesday, April 27, 2005

 

Zéphyr

Chienne rustique, Anaïs n'aime pas trop marcher sur les trottoirs durs. Chaque jour, nous essayons de découvrir de nouvelles espaces vertes pour soulager ses coussinets et rendre nos promenades plus intéressantes.
Près de la piscine il y a un joli chemin bordé d'arbres et d'arbustes en fleurs. L'écorce d'arbre est agréable sous les pattes, et avec un peu d'effort on peut s'imaginer au coeur de la forêt. Derrière les buissons Anaïs suivait une piste. Martre, peut-être, ou écureuil? Ni l'un ni l'autre. En effet, c'était un chat qui se baladait avec sa maîtresse. Il n'était même pas en laisse. Elle n'avait pas peur pour lui, il reste assez près d'elle. Quand j'ai admiré ses couleurs (tigré avec beaucoup de blanc) la jeune femme a raconté l'histoire de Zéphyr. Non, il n'est pas venu de l'SPA. Quand il avait un mois, il a été placé dans un sac en plastique avec ses cinq frères et soeurs et laissé sur la route. La dame qui les a trouvés a réussi à placer tous les chatons en familles d'accueil.

Il faudrait faire un commentaire sur cette façon de tuer les chatons, mais je n'arrive pas. Sauf pour dire que mourir dans un sac en plastique est tout à fait logique dans notre société de surconsommation et de jettabilité.

 

Linda

L'homme est Algérien. Ses fautes de français ne ressemblant pas aux miennes, nous avons parfois des difficultés à se comprendre. Ce matin au parc il paraissait inquiet, à cause de Linda.
Elle est belle: la tête intelligente d'un berger allemand, le corps plutôt mélangé, le résultat est harmonieux. Elle est gracieuse et polie, elle vient toujours me dire bonjour après avoir embrassé Anäis. Elle a 11 ans.
Finalement j'ai compris les soucis du monsieur. Linda est probablement enceinte. Un gros chien avait sauté la cloture de son jardin quand elle était en chaleur. Pourtant, il l'avait toujours bien surveillée, elle n'a eu qu'une portée de chiots pendant toute sa longue vie. Le vétérinaire lui a fait des piqures, peut-être l'équivalent de la pillule de lendemain.
Linda n'a pas envie de jouer aujourd'hui. Elle s'éloigne tristement avec son maître.

Tuesday, April 26, 2005

 

Dans le nord

Pour fuir un amour impossible, je me suis rendue dans le nord profond de l'Australie. J'ai trouvé du travail sur une ferme située à 120 kilomètres de la ville la plus proche. J'avais 20 ans.

Dans ces grandes fermes isolées, les enfants considérés trop jeunes pour partir en pension, suivaient leurs cours à distance avec l'aide d'une jeune femme employée pour ça. Je suis devenue une de ses jeune femmes. Le salaire était très bas, mais on était nourrie et logée. En plus, on découvrait le pays. Mes élèves étaient deux filles de 7 et 9 ans. Elles étaient gentilles, le travail n'était pas difficile, et en plus il y avaient des animaux.

Les chevaux d'abord: On m'a donnée un cheval, un grand poney noir et blanc, dont je regrette d'avoir oublié le nom. Il y avait une dizaine de chevaux dans les enclos derrière la maison. On devait les surveiller de très près, car les étalons sauvages venaient souvent chercher les juments.

Des canards et des poules étaient à liberté dans le jardin. Il y avait aussi une famille de brolgas, des oiseaux sauvages très hauts sur pattes qui préfèrent marcher et danser que voler. Chaque année ce couple d'excentriques promenait leur nouveau né, dès qu'il savait marcher, de ferme en ferme, comme pour le présenter aux gens. Ils sont restés chez nous pendant une ou deux semaines, et puis ils sont repartis vers la ferme voisine à 20 kilomètres à l'est.

Il y avait beaucoup de chiens de berger, très sales et couverts de tiques.

Et finalement, la raison d'être de tout ce monde: les moutons. Chaque jour on s'occupait d'eux, et chaque soir on les mangeait. Moi aussi je mangeais une côtelette presque tous les jours, jusqu'au jour où j'ai vu un mouton en train de se faire égorger. Je suis entrée brutalement dans le monde végétarien.

Dans le nord de l'Australie il n'y a que deux saisons, the wet (les pluies) et the dry (le sec). A la fin de la saison sèche, tout le monde qui savaient monter à cheval devaient aider à retrouver les moutons éloignés et les conduire vers les terres hautes.

Un matin très tôt nous étions cinq à suivre le patron à travers la plaine. La jument du patron étaient exceptionnelle: belle et nerveuse, mais infatiguable. En plus, elle n'avait qu'un oeil. Il m'a raconté que c'était un accident survenu pendant son débourrage: dès qu'il lui avait mis la selle sur le dos, elle s'est jetée par terre dans une grande colère. C'était en frappant sa tête contre le sol qu'elle s'est fait blessée par une pierre - tout l'oeil est sorti de l'orbite, et restait suspendu par un fil de chair ou de nerf. Habitué à faire des décisions sur le vif, et vivant trop éloigné de la ville pour s'habituer aux vétérinaires, il a pris son couteau et a coupé le fil. L'oeil est tombé par terre, la jument a survecu.

Toute cette longue journée, on a poussé vers les collines tous les moutons qu'on a trouvés. Dès qu'ils étaient à quelques mètres au dessus de la plaine, on les a abandonnés à leur destin.

Quand la pluie est arrivée, c'était presque biblique. Tout le pays était couvert d'eau. La ferme est devenue une sorte d'arche de Noë, car on a du faire entrer beaucoup d'animaux de la basse cour. Pour rechauffer les canetons fragiles, on les a mis dans un carton placé dans le four à température très basse et à la porte ouverte. La salle de classe, dont le sol était de la terre battue, est devenue une refuge pour la volaille. Les enfants, qui en avaient l'habitude, ont continué calmement à faire leurs leçons de calcul et de grammaire pendant que tout ces oiseaux picotent et crient autour d'elles. Quand un caneton malade a traversé la salle pour mourir à mes pieds, elles l'ont à peine remarqué.

Dès que la crue diminue, on est sorti en Land Rover pour voir les dégats. Sur la plaine, beaucoup de moutons étaient piègés dans la boue. Ils n'avaient pas compris qu'il fallait rester sur la colline. Au dessus de leurs têtes planaient des corbeaux. A entendre leurs cris rauques, les moutons se débattaient furieusement, mais ils ne faisaient que s'enfoncer plus profondement. Et puis j'ai compris ce qui se passaient: dans la place de leurs yeux, il n'y avaient que des trous ensanglantés. Les corbeaux les crevaient à coups de bec.

Mon patron a ri quand je lui ai demandé pourquoi il ne tuait pas les moutons blessés.

- Il y a trop de moutons, et les balles coutent trop cher.

Dans le nord de l'Australie, ça se passait comme ça. Peut-être ça se passe toujours comme ça. Je n'y suis jamais retournée.

Sunday, April 24, 2005

 

Où va-t-on?

Je comprends que les antispécistes ne participent pas à la Semaine Mondiale de la libération des animaux de laboratoire. Déjà le nom n'est pas terrible. Et puis, c'est vrai, on mange plus d'animaux qu'on torturent dans les laboratoires. Cependant, nous agissons selon nos affinités.
L'important, c'est de faire quelque chose. Pour les chats, pour les tortues, pour les hérissons, pour les animaux victimes de la vivisection, pour les animaux de boucherie. On fait ce qu'on peut, avec les moyens qu'on a.
Je suis très reconaissante à International Campaigns pour son soutien de tous ceux qui voulaient participer à la SMAL. Chaque fois que je participe à une action comme cela, j'apprends énormement de choses. Ce weekend la chose la plus importante que j'ai appris c'est qu'il y a beaucoup de gens qui sont absolument opposés à la vivisection.
Par contre, faire passer le message du véganisme est plus difficile. La prochaine table d'info des Vaches Rouges sera baséé sur les animaux d'élevage. Je n'anticipe pas le même enthusiasme que j'ai trouvé hier.
Il est difficile à savoir quel chemin à prendre. On trébuche, on s'égare. Quelques uns abandonnent. Ceux qui continuent paient souvent un lourd prix.
Je ne suis pas "antispéciste", mais je suis contre le 'speciesism' (mot anglais) décrit par Peter Singer.
Peut-être je suis 'anti-espèciste'.
Surtout, je suis une vache rouge.
Meuhhh.....

 

Action!

Préparer une table d'information donne la possibilité de s'exprimer artistiquement. Je suis assez fière de mes pancartes sur la vivisection, basées sur les photos d'International Campaigns. C'était surtout la photo du petit singe aux yeux cousus qui a arrêté la circulation.
-Est-ce qu'on peut signer quelque chose? demande la jeune femme. On lui donne un stylo et la pétition à la grande distribution. Elle part, soulagée, des affichettes à la main.
C'est comme ça tout l'après-midi. Je me sens un peu charlatan, jouer avec les émotions des gens. Qui ne serait pas ému devant une image des chats torturés à mort?
Quelquefois des gens disent qu'ils sont pro-vivisection, bien qu'ils soient choqués par nos images. Souvent ils travaillent dans l'industrie de la recherche sur les animaux. D'habitude ils sont polis.
Quelques fous furieux, quelques ivrognes. La pire est une femme qui a apporté des dizaines de documents contre la vivisection, et qui parle non-stop à Nicole, qui ne sait pas comment s'évader. Harry trouve la solution: il suggère qu'on présente la femme ennuyeuse à un homme furieusement pro-vivisection. Ils s'éloignent, chacun criant sourdement.
Un photographe de La Montagne arrive, et prend beaucoup de photos de nos photos. Puis il nous prend en photo - le rat, la vache et la chercheuse. La vache porte aussi une tenue de bloc opératoire, pour décaler les choses un peu.
J'ai oublié notre tirelire, dans laquelle les gens sont invités à mettre des pièces d'un euro. Jean-Pierre, le patron du bar où on avait essayé de faire le Café animal, nous donne la gamelle d'eau de son chien. On récolte 20 euros.
Vers 4 heures je ne peux plus, j'ai besoin d'un café. McDonald est juste à côté. Harry refuse d'y mettre les pieds. J'entre dedans et je fais la queue, derrière des gens qui ont commandé des choses répugnantes. Le café, cependant, n'est pas mauvais.
A cinq heures il commence à pleuvoir. Nous rentrons.

Tuesday, April 19, 2005

 

Nobody's perfect

L'histoire commence, comme souvent, par un coup de téléphone. Une voix de femme à l'accent allemand me parlait en anglais. Elle a dit son nom, comme si je devais la reconnaître toute de suite. Par coincidence, j'avais regardé son site web la veille. Elle avait mis une photo que j'avais prise à la foire des chevaux (il s'agissait de Benoît, le cheval blessé dans l'histoire de Charlotte, sur ce blog). J'avais même vu sa photo à elle, qui n'était pas la plus flatteuse peut-être, parce qu'elle avait une poule assise sur sa tête. Elle avait a-dor-é le travail bénévole que j'avais fait pour son association, maintenant elle voulait me proposer du travail payé. Est-ce que je pourrais lui envoyer un CV qui raconte ma vie jusqu'au kindergarten?
J'ai envoyé le CV, j'ai fait encore du travail (presque) bénévole, puis j'ai été convoquée à une réunion de ses employés en Allemagne. Le premier jour, elle nous a expliqué où elle avait trouvé l'idée de son association. Elle avait été inspiré par un prêtre allemand du 17ème siècle, qui accompagnait les sorcières condamnées au bûcher. Il ne pouvait pas changer leur destin, mais par sa présence il témoignait de sa sympathie. C'est ce qu'elle voulait faire pour les animaux. J'ai trouvé cette idée magnifique, en attendant un meilleur monde.
Le deuxième jour, c'était le 27 janvier. Jour de la libération d'Auschwitz. 60ème anniversaire, en plus. Elle a continué à parler de son prêtre du 17ème siècle. Pas un mot sur le Holocauste. Sûrement elle aurait pu trouver un héros de la résistance qui avait protégé les juifs? Yad Vashem en est plein. Non, bien que tout l'univers regarde les cérémonies à Auschwitz, notre petit groupe parlait de l'argent. Le comptable nous a montré avec fierté que le chiffre d'affaires de l'association était d'un million d'Euros en 2004, et serait beaucoup plus en 2005. Cela expliquait le gîte luxueux, les grosses bagnoles, les salaires élevés.
Quant au boulot qu'elle me proposait, il s'était réduit comme la peau de chagrin, jusqu'à disparaître complètement à cause des Vaches Rouges. Oui, elle ne voulait pas que je travaille pour une autre association en même temps que la sienne.
Tant pis.

Dans le parc des Salins il y a une petite exposition sur la libération des camps de concentration. Il y a même les vêtements rayés d'un monsieur qui a survecu les camps et habite à Riom. Des photos des trains. Des wagons à bestiaux.

Wednesday, April 13, 2005

 

Dans le camp de l'ennemi

En préparant la Semaine mondiale de la libération des animaux de laboratoire, on a voulu apporter un peu de couleur locale.
Près de notre ville, il y a un centre de recherche agricole (XXXX) très connu pour ses animaux à hublots. C'est à dire, des vaches, des moutons et des cochons se baladent avec une canule dans le ventre, pour que les techniciens puissent faire des prélèvements à tout moment. Il y avaient aussi des llamas et des chevaux, mais ils sont passés à l'abattoir il y a quelques années.
Ce matin j'ai téléphoné au responsable du bien être animal de ce centre. La personne qui a répondu à cette description a insisté qu'il était simple chercheur, et ne pouvait pas parler pour tous les scientifiques employés sur le site. Hmmm. J'ai expliqué que je voulais acheter une maison là-haut, près du centre, et que je voulais m'assurer qu'aucun mal était fait aux animaux, on entendait des histoires, vous savez.....
- On n'est pas des sadiques, tout le monde qui travaille avec les animaux ici a un permis délivré par le Comité d'éthique de la Direction general d'alimentation. Comme tous les chercheurs dans n'importe quelle laboratoire en France.
Ici commence ma détresse. Ce type se fichait complètement de moi, et de l'éthique. Il avait une de ces voix que les anglais appellent 'unctious' - onctueuse - comme un pasteur protestant qui ne parle que du seigneur. Et moi, qui connais ce centre depuis 12 ans, je devais jouer le rôle d'une anglaise 'amie des bêtes' qui voulait acheter une maison de campagne.
A ma question "Pourquoi continuer ces expériences après tant d'années?" il a répondu:
- Vous savez, les choses évoluent. Surtout, c'est pour leur bien-être.
- Pardon, le bien-être de qui? Les animaux?
- Oui, ça nous aide à mieux les nourrir.
Et c'était là où j'ai commencé à ne plus jouer mon rôle:
- Donc, pourquoi pas mettre une canule dans le ventre de vos enfants, comme ça vous saurez qu'ils sont toujours bien nourris?
Ma question ne lui a pas plu, c'était avec difficulté que j'ai réussi à le calmer. Il a recommencé à parler des canules.
- Finalement, c'est le "end-user" qui demande ça.
Il a mis les parenthèses lui même, quelle grande culture! Cependant, en anglais, on ne dit pas souvent end-user. Je pense comprendre ce qu'il veut dire, en effet c'est le consommateur, le petit client des grands supermarchés qui insiste que des employés d'un centre de recherche torturent des animaux. Heureusement, cette fois je n'ai pas réagi, et il a pu continuer à parler du bonheur des animaux sous sa protection. Tout le monde finit à l'abattoir, bien sûr, car on ne peut pas trop s'éloigner du modèle de l'élevage actuel.
- A part les canules, faites-vous d'autres recherches sur les animaux?
- Moi, personnellement, je travaille sur les émotions.
Comme il ne voulait pas trop dire, c'était moi qui l'ai aidé:
- Par exemple, la souffrance de la séparation de la vache avec son veau?
- Oui, par exemple, c'est très important. Vous savez, il n'y a pas de souffrance. Avec les animaux de troupeau, peut-être que oui. Mais ces vaches qui depuis des générations sont élevées pour donner leur lait dans une étable, il n'y a pas de problème. On laisse le veau quelques heures pour qu'il puisse boire du colostrum, et puis on l'enlève.
- Là, vous m'apprenez quelque chose. Je pensais que même dans les élevages intensifs c'était quelques jours. Et dans les élevages bio, je croyais que la vache pouvait garder son petit quelques semaines.
- Ah, ça c'est dangéreux du point de vue de la contamination. Si le lait de la vache est destiné à la consommation humaine, c'est mieux ne pas avoir trop de contact avec le veau.....
Par un miracle je n'ai pas trop dit, j'ai beaucoup écouté, des choses déprimantes. Dans ce centre il y a aussi des rats et des souris, il ne pouvait pas m'expliquer exactement ce qu'on faisait avec eux. Oui, je pourrais venir les voir, il y a une journée portes ouvertes tous les deux ans. Non, on ne peut pas laisser entrer n'importe qui, vous pouvez demander au président du centre.....
Il m'a donné le numéro direct du président, on s'est dit au revoir très poliment.

C'est tout. Je pense que je préfère les maquignons, les paysans, les tueurs en abattoir, plutôt que ce type qui a fait des études et sait parler de l'éthique sans rien comprendre.

Monday, April 11, 2005

 

Non à la vivisection!

www.semaine-mondiale-animaux-laboratoire.org

La semaine mondiale pour la libération des animaux de laboratoire (SMAL)

Pour abolir l'expérimentation animale, manifestons tous localement du samedi 16 au dimanche 24 avril 2005!

www.semaine-mondiale-animaux-laboratoire.org

A Clermont-Ferrand, les Vaches Rouges auront une table d'information dans la rue du 11 novembre, le 23 avril à partir de 13 heures. Si vous voulez nous aider, envoyez un message à :

redcow_123@hotmail.com

Dans les laboratoires publics et privés, tous les jours:
1 animal meurt toutes les 12 secondes en France!
1 animal meurt toutes les 3 secondes en Europe!
25 animaux meurent chaque seconde dans le monde!

Beaucoup d'expériences et de tests dépassent l'entendement et relèvent du sadisme.

L'adoption généralisée des méthodes substitutives est le seul moyen d'abolir véritablement ces tortures.

Saturday, April 09, 2005

 

Sous la pluie

Depuis que j'habite en ville, je passe pas mal de temps à faire de la conversation avec des inconnus dans des parcs, pendant que nos chiens prennent de l'exercice. L'autre soir dans le parc des Salins, Anaïs était très contente de retrouver son copain Ulysse. C'est un beau chien, de couleur roux et blanc, et il ressemble à un basenji, le chien africain. En plus, comme un basenji, il n'aboie pas. Son maître croit qu'il est plutôt husky. Peut-être un chien du grand nord est plus prestigieux qu'un chien africain.
Ce soir là il pleuvait, et les chiens prenaient un grand plaisir à courir dans la boue et à nous éclabousser. Le maître d'Ulysse m'a confié qu'Ulysse aime beaucoup Anaïs, et quand il ne la trouve pas au parc il est triste. Je lui ai raconté qu'Anaïs a fait une petite déprime après avoir quitté Riom, où elle avait fait beaucoup de copains, et qu'Ulysse était le premier chien avec qui elle avait envie de jouer depuis le déménagement.
- Finalement, les chiens sont comme nous, dit le maître d'Ulysse.
- Pas seulement les chiens. Les cochons sont très sociables, et plus intélligents que les chiens. (Je ne peux pas résister à parler des cochons, ça crée une malaise).Imaginez leurs souffrances dans les élevages intensifs.
- Ah oui. Je sais que c'est dur pour les truies.......
- Et les porcelets à qui on arrache les dents et coupe les queues et en plus on les castre sans anaesthésie. Les chiens au moins ont le droit à l'anaesthésie.
- Mais c'est pas pareil. Les cochons ne sont pas proches de nous, comme les chiens.
Fin de cette partie de la conversation.
- Les Auvergnats sont durs avec leurs animaux, dit le maître d'Ulysse. Il y a toujours des histoires dans La Montagne des paysans qui négligent leurs vaches.
- Vous n'êtes pas d'ici?
- Non, je suis Toulousain.
- Il paraît que le mouvement anti-corrida est très dynamique à Toulouse.
Le maître d'Ulysse a reculé d'un pas, et m'a regardé la bouche ouverte.
- Vous n'aimez pas la corrida? Je l'adore. C'est beau, c'est tellement beau....
J'ai appris à ne plus me disputer avec les gens, surtout quand l'autre personne est un fana de la tauromachie. Anaïs et moi nous avons pris la rue qui mène à la maison.
- Comment as-tu pu choisir comme copain le chien d'un aficionado? je lui ai demandé.
Anaïs m'a regardé tristement, mais pour une fois elle n'a pas répondu.

Friday, April 08, 2005

 

Le sanctuaire des hérissons

Il y a deux ans, à la marche pour les animaux à Paris, j'ai rencontré Anne et Patrick qui ont créé le sanctuaire des hérissons prés d'Amiens. Nous avons gardé le contact, moi j'adore les hérissons et ce couple est sympathique. Si vous allez sur leur site http://www.herisson.nom.fr vous trouverez une pétition pour sauver les hérissons écossais qui sont en train d'être massacrés. On les accuse de manger les oeufs des oiseaux.
La vengeance des écologistes......

Wednesday, April 06, 2005

 

Veganimal

If you want to understand more about my reasons for writing this blog, have a look at www.veganimal.info

Tuesday, April 05, 2005

 

Ma copine X

Je ne mettrai pas son vrai prénom, en cas où elle se connecte sur internet un jour.
Elle est gentille, elle m'aide parfois à distribuer des tracts. Pas veg elle, mais généreuse de son temps. Elle habite la campagne, cette campagne douce du Puy-de-Dôme, aux couleurs d'un tableau de Corot. Bien sûr, elle donne à manger à un chat sauvage, une petite femelle noire qui est certainement enceinte. Après avoir discuté ce problème (c'est à dire, une chatte peut avoir 14 million descendants dans neuf ans! - chiffres de PETA), elle ne donne aucun signe d'avoir entendu mes arguments. Elle est certaine que c'est très bien pour cette chatte avoir des chatons, ça lui permet de vivre sa vie de chatte. Après, on peut voir si on peut la faire stériliser, ça coûte cher, tu sais, on ne sait pas si on a assez d'argent après tous les travaux pour aggrandir la maison......
Mais moi je paierai! je crie. Moi, mon véto me fais une réduction pour famille nombreuse!
On verra, dit-elle.
Ce qui m'inquiète, c'est le destin des chatons.
Oh, mais ça va, elle les aura sûrement dans une grange quelque part.
Et si on les découvre? Les façons de tuer les chatons ici, c'est moyenageux.
On s'embrasse, à très bientôt, elle a sorti la grosse boite de nourriture pour chat, la petite chatte noire miaule, elle mange pour ses chatons.

 

Les maîtres du monde

Sur les infos de 20h hier soir, une jeune femme qui faisait ses valises pour aller à Rome pour les obsèques du Pape. Elle avait l'air résolument moderne, et le journaliste lui a demandé si elle était complètement d'accord avec l'enseignement du Pape, par exemple sur la contraception et l'avortement.....
Sa réaction était vive. La grandeur de l'homme, capable d'assumer sa noblesse, il faut mériter sa souveraineté sur la nature, etcetera. Finalement, emportée par ses paroles, elle a laché:
- On n'est pas des bêtes!
Chez nous, on n'a pas vraiment compris ce qu'elle voulait dire par cette remarque. Est-ce qu'elle croit que les animaux pratiquent l'avortement, où qu'ils achètent des préservatifs?

Sunday, April 03, 2005

 

Une goutte d'eau dans l'océan

"La stéréotypie (mouvement répétitif) des animaux dans les cirques est une des expressions de leur mal-être. Le mal d'être dans un milieu où tout est agression à la fois physique et psychologique. Le mal d'être loin de chez eux, des grands espaces, de la savane, de la forêt, de la mer, du soleil, des congénères, de la famille. Le mal inventé par l'homme."

Ainsi commence la deuxième page du tract One Voice. Ce texte accompagne une photo d'un éléphant qui est clairement dans un état de grande détresse. Il y a aussi des photos des tigres, d'un lion, d'un ours, d'un dauphin, d'un chimpanzé, avec un texte émouvant pour chaque image. C'est un beau tract.

Je suis arrivée au cirque à la fin de la première séance, donc j'ai distribué des tracts à ceux qui sortaient, aussi bien qu'à ceux qui arrivaient pour la deuxième séance qui commençait une heure plus tard. Tout le monde était poli, seulement un monsieur m'a rendu le tract en disant qu'il n'était pas d'accord. Il faisait beau, il y avait un air de fête. J'ai demandé à certaines personnes si le cirque leur avait plu, tous m'ont répondu oui, c'était superbe, formidable, il n'y avaient pas d'éléphants mais beaucoup de lions et de tigres, des chameaux, des chèvres, des chiens, et même des chats! Les parents et les enfants souriaient, ils m'ont remercié pour les tracts, personne ne les a jetés par terre. Ils étaient heureux.

Un homme m'a dit qu'il était d'accord avec moi, c'était la première fois depuis 30 ans qu'il va au cirque, il avait très envie d'y aller. Mais il était d'accord, le cirque n'est pas bon pour les animaux. Cela vous a plu? Oui, beaucoup!

Après avoir distribué presque tous les tracts je suis partie. J'étais contente que cette fois les employés du cirque ne sont pas venus déchirer les tracts comme ils avaient fait l'année dernière à Riom. J'étais contente aussi que les clients du cirque étaient si agréables. Cependant, j'avais l'impression d'avoir perdu mon temps. Non, ce n'est pas ça. C'était surtout l'impression que mon tractage était une goutte d'eau dans un océan d'indifférence.
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