.comment-link {margin-left:.6em;}

Tuesday, April 19, 2005

 

Nobody's perfect

L'histoire commence, comme souvent, par un coup de téléphone. Une voix de femme à l'accent allemand me parlait en anglais. Elle a dit son nom, comme si je devais la reconnaître toute de suite. Par coincidence, j'avais regardé son site web la veille. Elle avait mis une photo que j'avais prise à la foire des chevaux (il s'agissait de Benoît, le cheval blessé dans l'histoire de Charlotte, sur ce blog). J'avais même vu sa photo à elle, qui n'était pas la plus flatteuse peut-être, parce qu'elle avait une poule assise sur sa tête. Elle avait a-dor-é le travail bénévole que j'avais fait pour son association, maintenant elle voulait me proposer du travail payé. Est-ce que je pourrais lui envoyer un CV qui raconte ma vie jusqu'au kindergarten?
J'ai envoyé le CV, j'ai fait encore du travail (presque) bénévole, puis j'ai été convoquée à une réunion de ses employés en Allemagne. Le premier jour, elle nous a expliqué où elle avait trouvé l'idée de son association. Elle avait été inspiré par un prêtre allemand du 17ème siècle, qui accompagnait les sorcières condamnées au bûcher. Il ne pouvait pas changer leur destin, mais par sa présence il témoignait de sa sympathie. C'est ce qu'elle voulait faire pour les animaux. J'ai trouvé cette idée magnifique, en attendant un meilleur monde.
Le deuxième jour, c'était le 27 janvier. Jour de la libération d'Auschwitz. 60ème anniversaire, en plus. Elle a continué à parler de son prêtre du 17ème siècle. Pas un mot sur le Holocauste. Sûrement elle aurait pu trouver un héros de la résistance qui avait protégé les juifs? Yad Vashem en est plein. Non, bien que tout l'univers regarde les cérémonies à Auschwitz, notre petit groupe parlait de l'argent. Le comptable nous a montré avec fierté que le chiffre d'affaires de l'association était d'un million d'Euros en 2004, et serait beaucoup plus en 2005. Cela expliquait le gîte luxueux, les grosses bagnoles, les salaires élevés.
Quant au boulot qu'elle me proposait, il s'était réduit comme la peau de chagrin, jusqu'à disparaître complètement à cause des Vaches Rouges. Oui, elle ne voulait pas que je travaille pour une autre association en même temps que la sienne.
Tant pis.

Dans le parc des Salins il y a une petite exposition sur la libération des camps de concentration. Il y a même les vêtements rayés d'un monsieur qui a survecu les camps et habite à Riom. Des photos des trains. Des wagons à bestiaux.

Comments: Post a Comment



<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?