Thursday, July 28, 2005
Bronzez sans cruauté (bis)
Ca démarre. Aidée par des amies, on commence à distribuer les tracts et faire signer les pétitions dans le quartier des Salins. Ouf! J'avais été un peu découragée par mon expérience toute seule au marché aux puces.
A un moment je me suis retrouvée seule, et c'est M. Nicoletta, un Italien qui habite en France depuis 48 ans, qui me tient compagnie. Nous parlons des animaux, bien sûr. M. Nicoletta aime les animaux, son épagneul Sami est la preuve, il est horrifié qu'on torture les animaux comme dans les photos des tracts que nous distribuons. Il ne le savait pas. Il ne savait pas non plus que les vaches laitières sont confinées toutes leurs vies dans des hangars et souffrent terriblement des arthroses à cause de rester debout sur du beton et de ne jamais sortir. Il ne le croit pas. Il ne croit pas non plus que toutes les vaches laitières finissent à l'abattoir. C'est le problème en Auvergne. Tout le monde a un copain qui possède une ferme dans les montagnes où les vaches sont libres et on fabrique le saint-nectaire. Donc on a du mal à croire que ces vaches mènent une vie exceptionnelle. Il suffit de réfléchir un peu. Les terres de pâturage ont beaucoup diminué, maintenant on a plus de forêts que jamais, parce que tous les animaux qui se trouvaient là autrefois sont maintenant enfermés dans des hangars. Et puis, comment croyez-vous que ces quelques centaines de vaches salers donnent tout le lait nécéssaire pour tous les produits laitiers consommés de nos jours?
M. Nicoletta est bien gentil. J'espère qu'il nous aidera une autre fois à distribuer des tracts sur l'élevage intensif.
A un moment je me suis retrouvée seule, et c'est M. Nicoletta, un Italien qui habite en France depuis 48 ans, qui me tient compagnie. Nous parlons des animaux, bien sûr. M. Nicoletta aime les animaux, son épagneul Sami est la preuve, il est horrifié qu'on torture les animaux comme dans les photos des tracts que nous distribuons. Il ne le savait pas. Il ne savait pas non plus que les vaches laitières sont confinées toutes leurs vies dans des hangars et souffrent terriblement des arthroses à cause de rester debout sur du beton et de ne jamais sortir. Il ne le croit pas. Il ne croit pas non plus que toutes les vaches laitières finissent à l'abattoir. C'est le problème en Auvergne. Tout le monde a un copain qui possède une ferme dans les montagnes où les vaches sont libres et on fabrique le saint-nectaire. Donc on a du mal à croire que ces vaches mènent une vie exceptionnelle. Il suffit de réfléchir un peu. Les terres de pâturage ont beaucoup diminué, maintenant on a plus de forêts que jamais, parce que tous les animaux qui se trouvaient là autrefois sont maintenant enfermés dans des hangars. Et puis, comment croyez-vous que ces quelques centaines de vaches salers donnent tout le lait nécéssaire pour tous les produits laitiers consommés de nos jours?
M. Nicoletta est bien gentil. J'espère qu'il nous aidera une autre fois à distribuer des tracts sur l'élevage intensif.
Cochons
Matthew Scully, l'auteur de "Dominion", a vraiment eu de la chance. Il a été invité à visiter 2 fermes à cochons dans la Caroline du Nord.
Ce qu'il décrit est presque insupportable. Je ne veux pas le traduire.
"The complex is divided into five parts: the Isolation Barn, the Gestation Barn, the Farrowing Barn, the Nursery Barn, and the Finishing Barn. And once you know your way around here you will never get lost at any industrial hog farm in the world, because they're all identical........"
(The Gestation Barn)
"A bedlam of squealing and chain rattling and guttural, roaring sounds I didn't know pigs could make greets us as Gay throws open the door. They are locked, about six hundred of them, not only in the barn but each between bars fitted to size. 'Confinement' doesn't describe their situation. They are encased, pinned down, unable to do anything but sit and suffer and scream at the sight of the gods.
'They're scared,' Gay informs me.
These four-sided encasements are still called 'crates,' from earlier versions of sow confinement.... And what a merciful change real, old-fashioned wooden crates would be for the sorrowful beasts imprisoned here before us in six rows of iron crates stretching the length of the building..............
It takes an extra moment for the eyes and ears to register a single clear perception. But you can tell just by their immediate reactions which sows have been here the longest. Some of them are still defiant, roaring and rattling violently as we approach. Some of them are defeated, motionless even at the touch. Some of them are dead. ...................
What happened to this one? I ask, pointing to NPD 50-375 whose legs are swollen and body covered with open sores. "Probably a crate injury," says Gay, without breaking stride. Following her further down I realize how silly the question must have seemed. They are all covered with sores. They all have crate injuries."
Ce qu'il décrit est presque insupportable. Je ne veux pas le traduire.
"The complex is divided into five parts: the Isolation Barn, the Gestation Barn, the Farrowing Barn, the Nursery Barn, and the Finishing Barn. And once you know your way around here you will never get lost at any industrial hog farm in the world, because they're all identical........"
(The Gestation Barn)
"A bedlam of squealing and chain rattling and guttural, roaring sounds I didn't know pigs could make greets us as Gay throws open the door. They are locked, about six hundred of them, not only in the barn but each between bars fitted to size. 'Confinement' doesn't describe their situation. They are encased, pinned down, unable to do anything but sit and suffer and scream at the sight of the gods.
'They're scared,' Gay informs me.
These four-sided encasements are still called 'crates,' from earlier versions of sow confinement.... And what a merciful change real, old-fashioned wooden crates would be for the sorrowful beasts imprisoned here before us in six rows of iron crates stretching the length of the building..............
It takes an extra moment for the eyes and ears to register a single clear perception. But you can tell just by their immediate reactions which sows have been here the longest. Some of them are still defiant, roaring and rattling violently as we approach. Some of them are defeated, motionless even at the touch. Some of them are dead. ...................
What happened to this one? I ask, pointing to NPD 50-375 whose legs are swollen and body covered with open sores. "Probably a crate injury," says Gay, without breaking stride. Following her further down I realize how silly the question must have seemed. They are all covered with sores. They all have crate injuries."
Wednesday, July 27, 2005
Devenir une vache
Si vous aimez lire ce blog, peut-être vous aimeriez vous joindre à notre association. L'abonnement, selon vos revenus, est entre 10€ et 20€. Vous recevrez notre newsletter 6 fois par an, vous pouvez participer à notre assemblée générale (septembre), et en revanche nous avons besoin de vos idées et de votre énergie.
Ecrivez à redcow_123@hotmail.com pour une formule d'abonnement.
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Tuesday, July 26, 2005
Un lapin se promène
Il se promenait en laisse sur la pelouse près de la piscine. Anaïs, curieuse comme tout, lui a fait peur. Il s'est refugié dans les bras de son maître, d'où il regarde Anaïs avec curiosité à son tour. De couleur fauve, doux et beau, on se demande comment on peut tuer ses congénères. Je pense à la scène dans "The Animals Film" où on massacre les lapins à coup de baton.
"The Animals Film" mérite d'être vu par tout le monde. Il a été tourné en 1981, et ce qui est triste c'est qu'il est toujours d'actualité. Quand est-ce que les choses vont changer vraiment? Les mentalités restent immobiles.
Hier en centre ville un jeune sdf avec trois chiens, tout le monde assis sur le trottoir. Les chiens ne sont pas tout à fait dans l'ombre, et il fait très chaud. le jeune homme a des bouteilles de jus de fruit à côté de lui, mais il n'y a pas de gamelle d'eau. Je continue mon chemin, ne voulant pas être aperçue comme l'ennemi N° 1 des sdf. Non, mais, pas possible d'être si lâche! Je me retourne et,calmement et poliment, je lui demande si les chiens aiment boire les jus de fruits. La réponse est plus fantastique que la question.
- Ils n'ont pas soif, ils viennent de boire à la fontaine. Derrière Monoprix. Il y a une source là avec l'eau des montagnes, c'est là oû ils boivent. C'est très bonne cette eau, même les humains peuvent y boire.......
Je ne sais pas où boivent les chiens, mais ce n'est pas à une source derrière Monoprix. Un autre jeune homme s'approche de nous.
- Ces chiens, c'est pas comme Bilbo.
Ah bon?
- J'étais là quand vous vouliez prendre Bilbo, c'est moi qui vous ai empêchée.
Ah bon? C'est la délire.
- D'abord, je n'ai jamais voulu prendre Bilbo, ça c'est le problème. J'ai déjà quatre animaux dans mon appartement, malheureusement il n'y a pas de place pour Bilbo. Ensuite, je ne vous ai jamais rencontré.
- Ah, mais je vous connais.
- C'est pas étonnant. Tout le monde me connait. Je suis une des rares personnes qui osent faire quelque chose pour les animaux.
Ce n'était qu'après les avoir quittés que je me rends compte de ce que j'aurais dû dire. J'aurais dû dire que s'il connait Bilbo et ne fait rien pour l'aider, il est lâche et tortionnaire, comme le maître de Bilbo. Mais il ne comprendrait pas, son cerveau embrumé par les drogues. L'égoisme, la paresse, la cruauté.
"The Animals Film" mérite d'être vu par tout le monde. Il a été tourné en 1981, et ce qui est triste c'est qu'il est toujours d'actualité. Quand est-ce que les choses vont changer vraiment? Les mentalités restent immobiles.
Hier en centre ville un jeune sdf avec trois chiens, tout le monde assis sur le trottoir. Les chiens ne sont pas tout à fait dans l'ombre, et il fait très chaud. le jeune homme a des bouteilles de jus de fruit à côté de lui, mais il n'y a pas de gamelle d'eau. Je continue mon chemin, ne voulant pas être aperçue comme l'ennemi N° 1 des sdf. Non, mais, pas possible d'être si lâche! Je me retourne et,calmement et poliment, je lui demande si les chiens aiment boire les jus de fruits. La réponse est plus fantastique que la question.
- Ils n'ont pas soif, ils viennent de boire à la fontaine. Derrière Monoprix. Il y a une source là avec l'eau des montagnes, c'est là oû ils boivent. C'est très bonne cette eau, même les humains peuvent y boire.......
Je ne sais pas où boivent les chiens, mais ce n'est pas à une source derrière Monoprix. Un autre jeune homme s'approche de nous.
- Ces chiens, c'est pas comme Bilbo.
Ah bon?
- J'étais là quand vous vouliez prendre Bilbo, c'est moi qui vous ai empêchée.
Ah bon? C'est la délire.
- D'abord, je n'ai jamais voulu prendre Bilbo, ça c'est le problème. J'ai déjà quatre animaux dans mon appartement, malheureusement il n'y a pas de place pour Bilbo. Ensuite, je ne vous ai jamais rencontré.
- Ah, mais je vous connais.
- C'est pas étonnant. Tout le monde me connait. Je suis une des rares personnes qui osent faire quelque chose pour les animaux.
Ce n'était qu'après les avoir quittés que je me rends compte de ce que j'aurais dû dire. J'aurais dû dire que s'il connait Bilbo et ne fait rien pour l'aider, il est lâche et tortionnaire, comme le maître de Bilbo. Mais il ne comprendrait pas, son cerveau embrumé par les drogues. L'égoisme, la paresse, la cruauté.
Sunday, July 24, 2005
Samson
La promenade terminée on allait rentrer à la maison, quand, tout d'un coup, Anaïs est partie dire bonjour à quelqu'un. C'était un chien inconnu, noir comme elle mais plus petit, avec seulement trois pattes. La femme qui l'accompagnait est "marraine" du refuge APA, c'est à dire qu'elle promène ce chien et parfois elle l'invite à passer le weekend chez elle. Ce travail bénévole (je crois qu'il faut même payer pour parrainer) est nécéssaire, surtout en été lorsque le refuge est plein. Ce petit Samson n'était même pas dans un enclos, il était attaché dans la cour du refuge. Donc, pour ce weekend il n'est plus attaché, mais vit dans le confort d'une famille. Cependant, le retour au refuge dimanche soir va être dur pour lui.
La jeune femme m'a reconnue; on se connaissait dans le groupe One Voice de Clermont-Ferrand. One Voice ne soutient plus de groupes locaux, ce qui est dommage.
Pourquoi Samson n'a-t-il que trois pattes? Parce qu'il a été amené à la fourrière avec une blessure à la patte, que les employés n'ont même pas remarquée. Quand il a été transféré au refuge APA, le vétérinaire a du l'amputer. Ici encore il s'agit de Serge Godard, le maire de Clermont, qui ne voulait ni donner la responsabilité de la fourrière à l'Association Protectrice des Animaux, ni la mettre directement sous la protection de la mairie. Il avait préféré donner le contrôle de la fourrière à une personne n'ayant aucun amour pour les animaux, et aucune qualification pour faire ce genre de travail. Godard est si impopulaire en ce moment que son adjoint Portejoie est plein de joie; il va bientôt prendre la relève.
La jeune femme m'a reconnue; on se connaissait dans le groupe One Voice de Clermont-Ferrand. One Voice ne soutient plus de groupes locaux, ce qui est dommage.
Pourquoi Samson n'a-t-il que trois pattes? Parce qu'il a été amené à la fourrière avec une blessure à la patte, que les employés n'ont même pas remarquée. Quand il a été transféré au refuge APA, le vétérinaire a du l'amputer. Ici encore il s'agit de Serge Godard, le maire de Clermont, qui ne voulait ni donner la responsabilité de la fourrière à l'Association Protectrice des Animaux, ni la mettre directement sous la protection de la mairie. Il avait préféré donner le contrôle de la fourrière à une personne n'ayant aucun amour pour les animaux, et aucune qualification pour faire ce genre de travail. Godard est si impopulaire en ce moment que son adjoint Portejoie est plein de joie; il va bientôt prendre la relève.
Thursday, July 21, 2005
Superbilbo
Rapide visite au parc pour Anaïs. Nous rencontrons Hercule, un pékinois à l'arrière-train partiellement paralysé après avoir été aggressé par un fox terrier. Il est comme ça depuis plusieurs années, il peut à peine marcher, son maître le porte dans ses bras comme un enfant. Il aime se mettre sur un banc et regarder les autres chiens jouer. Anaïs l'enveloppe dans son energie et sa gentillesse. Hercule à l'air content.
Tout d'un coup, le maître d'Hercule se déplace rapidement pour protéger son chien, et dit quelque chose comme "Ah non!". Un truc noir passe devant nous à grande vitesse, trainant un bout de corde à son collier. C'est Bilbo, tout affolé. Je l'appelle, mais bien sûr il ne s'arrête pas. Il sort du parc et court le long du trottoir en face de la gendarmerie. Une jeune femme essaie de l'arrêter, mais il la contourne et traverse la rue. Anaïs et moi nous le suivons un peu, mais Bilbo est le grand maître de l'art de disparaître et de se cacher. Je vois son maître qui court après lui aussi. Très vite il s'arrête en disant "il n'a que revenir".
Pauvre Bilbo. Qu'est-ce qu'on lui a fait qui l'inspire tant de terreur?
Tout d'un coup, le maître d'Hercule se déplace rapidement pour protéger son chien, et dit quelque chose comme "Ah non!". Un truc noir passe devant nous à grande vitesse, trainant un bout de corde à son collier. C'est Bilbo, tout affolé. Je l'appelle, mais bien sûr il ne s'arrête pas. Il sort du parc et court le long du trottoir en face de la gendarmerie. Une jeune femme essaie de l'arrêter, mais il la contourne et traverse la rue. Anaïs et moi nous le suivons un peu, mais Bilbo est le grand maître de l'art de disparaître et de se cacher. Je vois son maître qui court après lui aussi. Très vite il s'arrête en disant "il n'a que revenir".
Pauvre Bilbo. Qu'est-ce qu'on lui a fait qui l'inspire tant de terreur?
Monday, July 18, 2005
Dominion
Maintenant, ça suffit pour les moutons australiens. Je n'ai pas fait de traductions, mais les alternatifs sont clairs: plus d'hygiène, plus d'attention individuel, éventuellement traitement chimique, selection des moutons non génétiquement prédisposés à la myase, et surtout des races ou des croisements sans plis dans la peau. Adieu les merinos. Bien sûr, cela n'arrivera pas demain. Continuons de soutenir la campagne de PETA, et surtout pour ceux qui habitez Paris, soutenez Stéphanie dans ses actions (anti Benetton, par exemple). Vous pouvez vous renseigner en écrivant à info@fourrure-torture.com.
Matthew Scully était "special assistant and senior speechwriter to President George W. Bush". Il se dit "conservative". Cependant, il a écrit le livre le plus important pour les intérêts des animaux depuis "Animal Liberation", publié par Peter Singer en 1975.
"Dominion. Le pouvoir de l'homme, la souffrance des animaux, et l'appel à la miséricorde" a été publié en 2002. Ce n'est seulement trois ans plus tard que j'entends parler de lui (grâce au Dawnwatch newsletter), et je suis actuellement en train de le lire. Superbe, terrible, passionant. Tout le monde, absolument tout le monde qui s'intéressent aux animaux doivent le lire. On peut le commander sur Amazon.com en anglais, je ne sais pas s'il a été traduit en français.
Je suis en train de lire le chapître sur "Les richesses de la mer". La souffrance des baleines est immense, surtout parce qu'elles ne peuvent pas devenir inconscientes. Quand elles dorment, c'est un sommeil léger, pour leur protection elles sont conscientes de ce qui se passe autour d'elles. Donc, imaginez un peu ce qui se passe quand elles sont attrappées et dépécées vivant: elles ne peuvent pas tomber dans l'inconscience ou un coma, elles souffrent au maximum jusqu'à la mort cérébrale. Scully parle longuement de l'IWC, l'Internaltional Whaling Commission, et le rôle néfaste joué par le Japon. C'est d'une actualité brulante, car à la réunion de l'IWC en Corée du Sud beaucoup de petits pays admettent d'être payés par le Japon pour voter avec lui pour que la chasse à la baleine recommence. (En effet elle ne s'est jamais arrêtée car le Japon et le Norvège font ce qu'ils veulent, l'IWC n'a pas de dents).
http://smh.com.au/articles/2005/07/18/1121538894201.html
DOMINION The Power of Man, the Suffering of Animals, and the call to Mercy
Matthew Scully
Published by St. Martin's Griffin $14.95
READ IT!
Matthew Scully était "special assistant and senior speechwriter to President George W. Bush". Il se dit "conservative". Cependant, il a écrit le livre le plus important pour les intérêts des animaux depuis "Animal Liberation", publié par Peter Singer en 1975.
"Dominion. Le pouvoir de l'homme, la souffrance des animaux, et l'appel à la miséricorde" a été publié en 2002. Ce n'est seulement trois ans plus tard que j'entends parler de lui (grâce au Dawnwatch newsletter), et je suis actuellement en train de le lire. Superbe, terrible, passionant. Tout le monde, absolument tout le monde qui s'intéressent aux animaux doivent le lire. On peut le commander sur Amazon.com en anglais, je ne sais pas s'il a été traduit en français.
Je suis en train de lire le chapître sur "Les richesses de la mer". La souffrance des baleines est immense, surtout parce qu'elles ne peuvent pas devenir inconscientes. Quand elles dorment, c'est un sommeil léger, pour leur protection elles sont conscientes de ce qui se passe autour d'elles. Donc, imaginez un peu ce qui se passe quand elles sont attrappées et dépécées vivant: elles ne peuvent pas tomber dans l'inconscience ou un coma, elles souffrent au maximum jusqu'à la mort cérébrale. Scully parle longuement de l'IWC, l'Internaltional Whaling Commission, et le rôle néfaste joué par le Japon. C'est d'une actualité brulante, car à la réunion de l'IWC en Corée du Sud beaucoup de petits pays admettent d'être payés par le Japon pour voter avec lui pour que la chasse à la baleine recommence. (En effet elle ne s'est jamais arrêtée car le Japon et le Norvège font ce qu'ils veulent, l'IWC n'a pas de dents).
http://smh.com.au/articles/2005/07/18/1121538894201.html
DOMINION The Power of Man, the Suffering of Animals, and the call to Mercy
Matthew Scully
Published by St. Martin's Griffin $14.95
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Sunday, July 17, 2005
La myase
Je ne suis pas sûre si on dit "le" ou "la" myase. Les le et les la sont un grand problème pour certaines anglophones. Le ou la myase est un grand problème pour les moutons. Voici quelques explications par quelqu'un qui est très à l'aise avec les termes techniques. Il est aussi très à l'aise avec les le et les la:
"Je veux ajouter quelques éléments aux explications de Jane sur le "flystrike". En français, on parle de "myase" ("myiasis" en anglais). Il s'agit, comme elle le dit, de l'infestation d'un corps animal par des larves de mouches. Beaucoup d'espèces différentes de mouches peuvent être à l'origine du phénomène. Elles sont actives surtout par temps chaud. Elles recherchent, pour pondre, des sites chaudes et humides. Les sites de prédilection sont les zones uro-génitale et anale, les oreilles et les yeux, tout pli de peau moite, et toute plaie ouverte, même minime. Les oeufs éclosent très vite - en moins de 24h souvent - et les larves s'introduisent rapidement sous la peau où elles sécrètent des substances enzymatiques qui liquéfient les tissus de l'hôte permettant ainsi aux asticots de se nourrir et de grandir. Ceux-ci cheminent de plus en plus profondément dans le corps de l'hôte. Les déchets de la dégradation tissulaire, plus des infections bactériennes, conduisent souvent à des septicémies mortelles. L'ensemble du processus doit être très douloureux pour la victime. Avant leur métamorphose, les larves se laissent tomber sur le sol où elles s'enterrent. Plusieurs pontes de mouches peuvent se succéder sur le même site, et il peut y avoir plusieurs sites simultanément sur le même animal. Les animaux faibles ou malades sont plus à risque que les autres. La prévention consiste en le maintien de la santé des animaux et d'une hygiène adéquate, et surtout en l'inspection régulière, voire quotidienne, des animaux lors des périodes propices aux attaques de mouches.
En France, les myases sont régulières dans les troupeaux de moutons dans certaines zones des Pyrénées. Les bergers ne s'en vantent pas car, évidemment, ce n'est pas à leur honneur, et les ventes de fromages risqueraient d'en souffrir si l'information était largement diffusée. Enfin, c'est ce qu'on m'a dit.
Il n'y a pas que les moutons qui sont concernés. Pratiquement tout animal blessé, malade, affaibli, ou simplement sale, s'il est exposé aux mouches à myase, peut en être victime. Oiseaux, lapins, chiens et chats entre autres sont souvent attaqués. Les hérissons seraient une cible fréquente s'ils circulent en plein jour. Et puis, j'ai vu un cas de myase assez massive sur une jambe de Homo sapiens (enfin......) ici même en France il y a seulement quelques années. L'homme (45 ans, rude travailleur) avait une blessure à une jambe. Il n'avait pas regardé sous le pansement depuis un certain temps......
En fait, les moutons n'ont rien à faire en Australie.
U1"
Merci, U1. Donc, il y a plusieurs espèces différentes de mouches qui sont à l'origine de la myase, et moi j'avais dit bêtement (il y a quelques blogs) que c'est toutes les mouches. Maintenant, je me souviens qu'en Australie on parle de "blowflies" qu'il faut absolument éloigner de la nourriture avant qu'elle ne devienne "flyblown"; et toutes les "flies" ne sont pas des "blowflies".
Je viens de taper "la myase" sur Google, et j'ai trouvé "La mouche myase bien plus dangéreuse que l'ours", sur le Forum Ossau.net, où il s'agit d'échanges entre des habitants des Pyrénées au sujet des mouches myases.
Finalement, U1 a absolument raison: les moutons n'ont rien à faire en Australie. Aucun animal à sabots doit vivre en Australie d'ailleurs. Les animaux australiens ont tous des pattes souples. Les plus grands, les kangourous, appartiennent à la famille des macropods ("grandpieds"), leurs longues pattes ne font pas de mal à la terre. Les sabots des animaux européens, par contre, abiment la terre fragile, créant de l'érosion, un énorme problème en Australie.
"Je veux ajouter quelques éléments aux explications de Jane sur le "flystrike". En français, on parle de "myase" ("myiasis" en anglais). Il s'agit, comme elle le dit, de l'infestation d'un corps animal par des larves de mouches. Beaucoup d'espèces différentes de mouches peuvent être à l'origine du phénomène. Elles sont actives surtout par temps chaud. Elles recherchent, pour pondre, des sites chaudes et humides. Les sites de prédilection sont les zones uro-génitale et anale, les oreilles et les yeux, tout pli de peau moite, et toute plaie ouverte, même minime. Les oeufs éclosent très vite - en moins de 24h souvent - et les larves s'introduisent rapidement sous la peau où elles sécrètent des substances enzymatiques qui liquéfient les tissus de l'hôte permettant ainsi aux asticots de se nourrir et de grandir. Ceux-ci cheminent de plus en plus profondément dans le corps de l'hôte. Les déchets de la dégradation tissulaire, plus des infections bactériennes, conduisent souvent à des septicémies mortelles. L'ensemble du processus doit être très douloureux pour la victime. Avant leur métamorphose, les larves se laissent tomber sur le sol où elles s'enterrent. Plusieurs pontes de mouches peuvent se succéder sur le même site, et il peut y avoir plusieurs sites simultanément sur le même animal. Les animaux faibles ou malades sont plus à risque que les autres. La prévention consiste en le maintien de la santé des animaux et d'une hygiène adéquate, et surtout en l'inspection régulière, voire quotidienne, des animaux lors des périodes propices aux attaques de mouches.
En France, les myases sont régulières dans les troupeaux de moutons dans certaines zones des Pyrénées. Les bergers ne s'en vantent pas car, évidemment, ce n'est pas à leur honneur, et les ventes de fromages risqueraient d'en souffrir si l'information était largement diffusée. Enfin, c'est ce qu'on m'a dit.
Il n'y a pas que les moutons qui sont concernés. Pratiquement tout animal blessé, malade, affaibli, ou simplement sale, s'il est exposé aux mouches à myase, peut en être victime. Oiseaux, lapins, chiens et chats entre autres sont souvent attaqués. Les hérissons seraient une cible fréquente s'ils circulent en plein jour. Et puis, j'ai vu un cas de myase assez massive sur une jambe de Homo sapiens (enfin......) ici même en France il y a seulement quelques années. L'homme (45 ans, rude travailleur) avait une blessure à une jambe. Il n'avait pas regardé sous le pansement depuis un certain temps......
En fait, les moutons n'ont rien à faire en Australie.
U1"
Merci, U1. Donc, il y a plusieurs espèces différentes de mouches qui sont à l'origine de la myase, et moi j'avais dit bêtement (il y a quelques blogs) que c'est toutes les mouches. Maintenant, je me souviens qu'en Australie on parle de "blowflies" qu'il faut absolument éloigner de la nourriture avant qu'elle ne devienne "flyblown"; et toutes les "flies" ne sont pas des "blowflies".
Je viens de taper "la myase" sur Google, et j'ai trouvé "La mouche myase bien plus dangéreuse que l'ours", sur le Forum Ossau.net, où il s'agit d'échanges entre des habitants des Pyrénées au sujet des mouches myases.
Finalement, U1 a absolument raison: les moutons n'ont rien à faire en Australie. Aucun animal à sabots doit vivre en Australie d'ailleurs. Les animaux australiens ont tous des pattes souples. Les plus grands, les kangourous, appartiennent à la famille des macropods ("grandpieds"), leurs longues pattes ne font pas de mal à la terre. Les sabots des animaux européens, par contre, abiment la terre fragile, créant de l'érosion, un énorme problème en Australie.
Bronzer sans cruauté
J'avais des pancartes, des tracts, des listes des produits non-testés sur les animaux, des échantillons et de la publicité Occitane, et aussi de la pub pour les produits de soleil trouvés dans notre magasin bio. J'avais la table pliante et une chaise, et cette fois je n'ai pas oublié la boîte pour recueillir des euros. Les vendeurs commencent à s'installer au marché aux puces très tôt. Quand je suis arrivée, vers 6h15, ça bougeait. Les gens se promenaient, regardaient, touchaient, demandaient le prix, s'éloignaient, revenaient. Les vendeurs rangeaient leurs articles à vendre, buvaient du café, papotaient avec leurs voisins, se grattaient, baillaient. De temps en temps ils vendaient un article ou deux, et c'était d'un air étonné qu'ils comptaient leur argent, et recommencaient à ranger les articles qui leur restaient.
C'était la première fois que je fais une table d'info pour les animaux dans un marché. Pourtant, je connais bien les puces des Salins, j'ai vendu plein de choses ici. Maintenant, je ne vends rien, tout est gratuit.
Des gens viennent regarder les pancartes, ils font des grimaces, puis ils s'en vont. Personne ne veut des crèmes Occitane gratuites. Personne ne demande de signer une pétition. Personne ne lit les tracts. Mais qu'est-ce qui se passe? Quand nous faisons des stands en centre ville, les gens s'arrêtent, on parle, ils signent des pétitions, et tout le reste. Ici, il n'y a aucun contact.
Vers 9 heures le gérant s'approche. Nous nous sommes reconnus. C'est un homme qui, en 1999, a permis aux tortionnaires de vendre des cochons d'Inde aux puces. Les animaux étaient exposés en plein soleil, et quand on a cherché le gérant il n'était pas disponible. En effet, il dormait dans sa voiture. Aujourd'hui il est disponible. Il aime les animaux, mais je n'ai pas le droit d'être là parce que je ne vends rien. Il me rend mon argent, et je pars.
Win a few, lose a few. Maintenant, je dois écrire une lettre à la mairie demandant le droit de faire une table en centre ville. Ce que je crains, c'est le refus comme la dernière fois, avec références au prosélytisme et aux croyances étrangères à notre population. Oh dear. Il n'y a jamais de solution facile.
C'était la première fois que je fais une table d'info pour les animaux dans un marché. Pourtant, je connais bien les puces des Salins, j'ai vendu plein de choses ici. Maintenant, je ne vends rien, tout est gratuit.
Des gens viennent regarder les pancartes, ils font des grimaces, puis ils s'en vont. Personne ne veut des crèmes Occitane gratuites. Personne ne demande de signer une pétition. Personne ne lit les tracts. Mais qu'est-ce qui se passe? Quand nous faisons des stands en centre ville, les gens s'arrêtent, on parle, ils signent des pétitions, et tout le reste. Ici, il n'y a aucun contact.
Vers 9 heures le gérant s'approche. Nous nous sommes reconnus. C'est un homme qui, en 1999, a permis aux tortionnaires de vendre des cochons d'Inde aux puces. Les animaux étaient exposés en plein soleil, et quand on a cherché le gérant il n'était pas disponible. En effet, il dormait dans sa voiture. Aujourd'hui il est disponible. Il aime les animaux, mais je n'ai pas le droit d'être là parce que je ne vends rien. Il me rend mon argent, et je pars.
Win a few, lose a few. Maintenant, je dois écrire une lettre à la mairie demandant le droit de faire une table en centre ville. Ce que je crains, c'est le refus comme la dernière fois, avec références au prosélytisme et aux croyances étrangères à notre population. Oh dear. Il n'y a jamais de solution facile.
Saturday, July 09, 2005
Une bonne nouvelle
Je n'ai pas fini de parler des moutons australiens. Il y a des traductions à faire, et des explications données par quelqu'un qui comprend très bien la biologie des animaux. Cependant, tout cela doit attendre une semaine, pas le temps de le faire tout de suite.
Une petite bonne nouvelle à partager avec ceux qui ont suivi avec moi le calvaire de Bilbo. Il est de retour, malheureusement avec son maître, mais son oeil est gueri. Il est toujours sale et maigre, et comme d'habitude il était attaché à un banc, mais il est vivant et n'a pas l'air de souffrir. C'est miraculeux de voir qu'il a deux yeux marrons comme la plupart des chiens. Il m'a permi de l'examiner et ensuite il a accepté des caresses.
Une petite bonne nouvelle à partager avec ceux qui ont suivi avec moi le calvaire de Bilbo. Il est de retour, malheureusement avec son maître, mais son oeil est gueri. Il est toujours sale et maigre, et comme d'habitude il était attaché à un banc, mais il est vivant et n'a pas l'air de souffrir. C'est miraculeux de voir qu'il a deux yeux marrons comme la plupart des chiens. Il m'a permi de l'examiner et ensuite il a accepté des caresses.
Monday, July 04, 2005
Baa baa black sheep
Dire que le mulesing est pratiqué sur les moutons australiens pour améliorer la qualité de la laine, c'est comme si on dirait que les cornes des vaches françaises sont coupées pour qu'elles donnent une meilleur qualité de lait.
Ni l'un ni l'autre n'est vrai.
Je commence à avoir l'impression que les Français comprennent très peu sur l'Australie en générale, et sur les moutons et leurs souffrances en particulier.
Avant de commencer à traduire les explications de PETA,il serait peut-être utile de faire quelques précisions élémentaires:
LES MOUCHES - Elles sont partout en Australie, surtout à la campagne en été. La plupart des maisons ont des "flyscreens" qui couvrent toutes les ouvertures pour empêcher d'entrer les mouches et les moustiques. Je pense que les mouches existent à cause du bétail. Pendant longtemps des Aborigènes souffraient d'une maladie qui s'appelle la trachoma, qui est causée par la présence des mouches. Ils devenaient souvent aveugles. Cette maladie existe surtout dans les pays du tiers-monde. En Australie quelques ophthalmologues formidables ont mené des campagnes contre la trachoma. Je ne connais pas la situation actuelle. Les animaux sont des victimes des mouches aussi, surtout les moutons. Quelqu'une m'a écrit en parlant des infestations des vers. Ce n'est pas ça du tout. C'est que les mouches omniprésentes pondent leurs oeufs sur la laine crottée autour des fesses des moutons. La créature qui sort d'un oeuf de mouche s'appelle en anglais "a maggot", qui se traduit par le mot asticot en français. Ces asticots sont comme les asticots qui dévorent les cadavres. Je les ai vus en France en train de manger un animal vivant (Dans le blog 'Mathilde', Mistinguett l'ânesse avait des blessures au visage qui contenaient des asticots. Si vous ramassez un hérisson blessé, il est sûrement couvert d'asticots, aussi).
LA TAILLE DES FERMES: D'un millier d'hectares aux millions d'hectares. Dans le nord et le centre les fermes sont immenses. Pas besoin d'élevage intensif pour les moutons. Ils sont abandonnés dans la nature, et ramassés pour être torturés: la tonte, le mulesing, la castration, l'abattage. Avant, les gardeurs aux bestiaux étaient à cheval, puis à moto. Aujourd'hui je n'ai aucune idée, peut-être en hélicoptère? Certainement, ils utilisent toujours des chiens, plus intelligents que les hommes quand il s'agit de se faire obéir par les moutons. Pour un peu plus d'info, lisez mon blog 'Dans le Nord'.
Ni l'un ni l'autre n'est vrai.
Je commence à avoir l'impression que les Français comprennent très peu sur l'Australie en générale, et sur les moutons et leurs souffrances en particulier.
Avant de commencer à traduire les explications de PETA,il serait peut-être utile de faire quelques précisions élémentaires:
LES MOUCHES - Elles sont partout en Australie, surtout à la campagne en été. La plupart des maisons ont des "flyscreens" qui couvrent toutes les ouvertures pour empêcher d'entrer les mouches et les moustiques. Je pense que les mouches existent à cause du bétail. Pendant longtemps des Aborigènes souffraient d'une maladie qui s'appelle la trachoma, qui est causée par la présence des mouches. Ils devenaient souvent aveugles. Cette maladie existe surtout dans les pays du tiers-monde. En Australie quelques ophthalmologues formidables ont mené des campagnes contre la trachoma. Je ne connais pas la situation actuelle. Les animaux sont des victimes des mouches aussi, surtout les moutons. Quelqu'une m'a écrit en parlant des infestations des vers. Ce n'est pas ça du tout. C'est que les mouches omniprésentes pondent leurs oeufs sur la laine crottée autour des fesses des moutons. La créature qui sort d'un oeuf de mouche s'appelle en anglais "a maggot", qui se traduit par le mot asticot en français. Ces asticots sont comme les asticots qui dévorent les cadavres. Je les ai vus en France en train de manger un animal vivant (Dans le blog 'Mathilde', Mistinguett l'ânesse avait des blessures au visage qui contenaient des asticots. Si vous ramassez un hérisson blessé, il est sûrement couvert d'asticots, aussi).
LA TAILLE DES FERMES: D'un millier d'hectares aux millions d'hectares. Dans le nord et le centre les fermes sont immenses. Pas besoin d'élevage intensif pour les moutons. Ils sont abandonnés dans la nature, et ramassés pour être torturés: la tonte, le mulesing, la castration, l'abattage. Avant, les gardeurs aux bestiaux étaient à cheval, puis à moto. Aujourd'hui je n'ai aucune idée, peut-être en hélicoptère? Certainement, ils utilisent toujours des chiens, plus intelligents que les hommes quand il s'agit de se faire obéir par les moutons. Pour un peu plus d'info, lisez mon blog 'Dans le Nord'.
Sunday, July 03, 2005
Mon pays
Ma cousine Cathy habite dans le Cheshire, près du Pays des Galles, où elle a un grand jardin et un pré. A une certaine époque elle avait des moutons, qui étaient là pour manger l'herbe. Aussi, je pense, pour leur présence reconfortante. Rien de plus agréable que de voir des moutons heureux en train de brouter l'herbe au fond du jardin. Bien qu'elle s'occupe bien de son troupeau, un jour une brébis est tombée malade. Cathy a appelé son vétérinaire, qui ne pouvait pas venir mais qui allait envoyer sa nouvelle collègue. La jeune véto avait l'air très bien, gentille, souriante, en plus elle était Australienne. Cathy lui a expliqué que son père était originaire de ce pays lointain, ce qui lui a ravi. Elle avait le mal du pays, et parler avec une demi-Australienne l'a soulagé un peu.
Arrivée devant la brébis malade, tout d'un coup la vétérinaire avait l'air gêné. Confrontée d'un tricératops, elle aurait été plus à l'aise. Finalement elle a confié à ma cousine qu'elle n'avait jamais soigné un mouton. Les vaches, oui, bien sûr. Les chevaux, par centaines. Mais les moutons......en Australie, il y en a trop. On ne les soigne pas.
On disait que l'Australie a accumulé ses richesses sur le dos du mouton. Je ne sais pas si cela se traduit bien, en anglais c'est 'Australia's wealth was built on the sheep's back'. C'était tout au début du 19ème siècle, quand l'Australie n'était pas encore l'Australie, mais un bagne. John MacArthur a importé des moutons espagnols, des merinos, et sa femme Elizabeth s'occupait du côté pastoral avec l'aide des bagnards. Bientôt des colons ont traversé les Montagnes Bleues et ont poussé vers l'ouest, accompagnés par des troupeaux de moutons. Les Aborigènes n'aimaient pas ces animaux bizarres qui ne ressemblaient pas aux kangourous, et parfois ils les tuaient. Bien sûr, pour chaque mouton tué, les colons massacraient toute une famille d'Aborigènes.
La laine est devenue l'industrie principale de l'Australie, exportée surtout vers l'Europe pendant la révolution industrielle. Mais que faire avec toute cette viande qui était cachée par la laine? Thomas Mort (son nom lui va comme un gant) a inventé un système réfrigérant pour les bateaux, et on envoyait des carcasses de moutons vers l'Angleterre. Les Anglais pouvaient non seulement s'habiller grâce aux merinos australiens, mais ils les mangeaient en gigot le dimanche.
Quelques bémols. Jusqu'à 1840, il y avait beaucoup de bagnards pour garder les moutons. Après la fermeture du bagne, on mettait des clôtures partout et on abandonnait les moutons à leur destin. Puisque les mouches pondaient leurs oeufs sur les fesses crottées des moutons, ce destin était souvent d'être dévorés vivants par les asticots. Le problème, c'est la peau ridée des merinos. Plus de laine, bien sûr, mais aussi des endroits chauds et humides pour que les oeufs des mouches prospèrent. Dans les pires des cas, les oeufs devenus asticots mangent la chair vivante des moutons ("Flystrike"), ce qui est très douloureux et parfois mortel.
Un autre problème: la taille des troupeaux. Souvent entre 2000 et 4000 animaux, sur les grandes fermes il peut y en avoir dix fois ce nombre. Les éleveurs, même les plus prospères, n'ont jamais voulu employer de vraies bergers pour s'occuper de la santé des moutons. Traditionnellement, un homme à cheval accompagné par quelques chiens faisait l'affaire. Il les ramenait pour être tondus, castrés, abattus. Les soins apportés par un vrai berger, on ne les a jamais vus en Australie.
Le climat. Les mouches. La manque totale des soins. Le flystrike.
Dans les années 1930 un gardeur de bestiaux (a stockman), Monsieur J.H. Mules, a inventé une procédure pour eviter le flystrike. Non, il n'a pas convaincu les éleveurs de garder seulement les moutons sans rides, ni de couper régulièrement la laine sale autour des fesses, ni de selectionner les moutons non-prédisposés génétiquement au flystrike, ni de doubler ni de tripler les effectifs des fermes. Non, il a trouvé une solution beaucoup plus radicale, qui consiste à écorcher vif et sans anaesthésie la peau couverte de laine autour des fesses. (Pour des photos en couleur, Savethesheep.com). Cette pratique est toujours utilisée par 60% des éleveurs australiens.
Ca suffit pour aujourd'hui. Demain, je traduirai quelques arguments de PETA et les opposants australiens à cette pratique. Si vous lisez l'anglais, pour voir comment l'industrie de la laine est inquiétée par PETA, woolisbest.com. Ou taper Mulesing sur Google et choisissez.
Arrivée devant la brébis malade, tout d'un coup la vétérinaire avait l'air gêné. Confrontée d'un tricératops, elle aurait été plus à l'aise. Finalement elle a confié à ma cousine qu'elle n'avait jamais soigné un mouton. Les vaches, oui, bien sûr. Les chevaux, par centaines. Mais les moutons......en Australie, il y en a trop. On ne les soigne pas.
On disait que l'Australie a accumulé ses richesses sur le dos du mouton. Je ne sais pas si cela se traduit bien, en anglais c'est 'Australia's wealth was built on the sheep's back'. C'était tout au début du 19ème siècle, quand l'Australie n'était pas encore l'Australie, mais un bagne. John MacArthur a importé des moutons espagnols, des merinos, et sa femme Elizabeth s'occupait du côté pastoral avec l'aide des bagnards. Bientôt des colons ont traversé les Montagnes Bleues et ont poussé vers l'ouest, accompagnés par des troupeaux de moutons. Les Aborigènes n'aimaient pas ces animaux bizarres qui ne ressemblaient pas aux kangourous, et parfois ils les tuaient. Bien sûr, pour chaque mouton tué, les colons massacraient toute une famille d'Aborigènes.
La laine est devenue l'industrie principale de l'Australie, exportée surtout vers l'Europe pendant la révolution industrielle. Mais que faire avec toute cette viande qui était cachée par la laine? Thomas Mort (son nom lui va comme un gant) a inventé un système réfrigérant pour les bateaux, et on envoyait des carcasses de moutons vers l'Angleterre. Les Anglais pouvaient non seulement s'habiller grâce aux merinos australiens, mais ils les mangeaient en gigot le dimanche.
Quelques bémols. Jusqu'à 1840, il y avait beaucoup de bagnards pour garder les moutons. Après la fermeture du bagne, on mettait des clôtures partout et on abandonnait les moutons à leur destin. Puisque les mouches pondaient leurs oeufs sur les fesses crottées des moutons, ce destin était souvent d'être dévorés vivants par les asticots. Le problème, c'est la peau ridée des merinos. Plus de laine, bien sûr, mais aussi des endroits chauds et humides pour que les oeufs des mouches prospèrent. Dans les pires des cas, les oeufs devenus asticots mangent la chair vivante des moutons ("Flystrike"), ce qui est très douloureux et parfois mortel.
Un autre problème: la taille des troupeaux. Souvent entre 2000 et 4000 animaux, sur les grandes fermes il peut y en avoir dix fois ce nombre. Les éleveurs, même les plus prospères, n'ont jamais voulu employer de vraies bergers pour s'occuper de la santé des moutons. Traditionnellement, un homme à cheval accompagné par quelques chiens faisait l'affaire. Il les ramenait pour être tondus, castrés, abattus. Les soins apportés par un vrai berger, on ne les a jamais vus en Australie.
Le climat. Les mouches. La manque totale des soins. Le flystrike.
Dans les années 1930 un gardeur de bestiaux (a stockman), Monsieur J.H. Mules, a inventé une procédure pour eviter le flystrike. Non, il n'a pas convaincu les éleveurs de garder seulement les moutons sans rides, ni de couper régulièrement la laine sale autour des fesses, ni de selectionner les moutons non-prédisposés génétiquement au flystrike, ni de doubler ni de tripler les effectifs des fermes. Non, il a trouvé une solution beaucoup plus radicale, qui consiste à écorcher vif et sans anaesthésie la peau couverte de laine autour des fesses. (Pour des photos en couleur, Savethesheep.com). Cette pratique est toujours utilisée par 60% des éleveurs australiens.
Ca suffit pour aujourd'hui. Demain, je traduirai quelques arguments de PETA et les opposants australiens à cette pratique. Si vous lisez l'anglais, pour voir comment l'industrie de la laine est inquiétée par PETA, woolisbest.com. Ou taper Mulesing sur Google et choisissez.