Les Vaches Rouges

Voici un message de la personne qui organize la pétition pour les hérissons sur l'isle de Uist en Ecosse:

Chère Jeanne,

la mobilisation massive contre le massacre des hérissons de Uist a permis de faire avorter le projet immonde de les tuer au mois de septembre, merci de votre aide.

Anne BURBAN

mais ensuite:

Re bonjour,

en fait après enquête et mails auprès de Fay VASSE, notre contact en Angleterre, il semblerait que le projet initial de traquer les hérissons avec des chiens et des fusils ait été abandonné, en revanche, les écossais iront bien à la "chasse aux hérissons" avec des lampes torches pour les euthanasier ensuite. On peut considérer que c'est quand même une toute petite victoire car les chances de trouver beaucoup d'animaux sont assez minces.

Anne BURBAN


(l'adresse du site du Sanctuaire des Hérissons est
- www.herisson.nom.fr)

Elle était attachée à un banc, le même où Bilbo avait passé des nuits entières. Cependant, son cas est différent. Des jeunes l'avaient trouvée près du Mont Dore et l'ont ramenée à Clermont. Pendant leurs cours à la fac, c'est un ami qui la garde. Ce soir ils vont décider soit de l'emmener au refuge, soit de la garder. C'est une belle chienne de chasse, presque tout blanche. Elle porte un collier avec un numéro de téléphone qui ne répond pas. Elle porte aussi des signes de souffrance: des plaies derrière les pattes dues au fait d'être restée trop longtemps couchée sur une surface dure; des blessures au ventre et aux cuisses; des mamelles gonflées et rouges. Pierre regarde dans sa bouche, elle a les dents d'une jeune chienne, mais son visage donne l'impression d'être vieille. Le jeune homme qui la garde dit qu'on l'a nommée Sally. Il est en train de partager un sandwich avec Sally et son propre chien, ensuite il va les promener en attendant le retour de ses copains.

On ne saura jamais la suite de cette histoire, bien qu'on puisse déviner le début. Les lapins et les sangliers ne sont pas les seules victimes des chasseurs. Souvent leurs chiens sont très mal traités, enfermés dans une grange la plupart de l'année, ils ne reçoivent ni de soins vétérinaires ni de nourriture correcte. Les "évadés" de la chasse que j'ai vus portaient tous des signes de maltraitance. Tom, un petit fox croisé qui nous a suivis pendant 5 kilomètres jusqu'à la maison parce qu'il crevait de faim, avait même des chiffres brulées dans son oreille, une sorte de tatouage artisanal utilisé par les chasseurs. (Depuis dix ans Tom habite dans le confort chez une famille belge).

Pendant que je m'occupe de Sally, j'oublie Linda. Je la promène ce midi parce que ses maîtres sont à un enterrement. Anaïs m'attend sagement, Linda a disparu. Nous nous dirigeons vers la maison de Linda, et la voilà, elle court vers nous. Nous retournons au parc, et cette fois je ne regarde que Linda.

Ceci est une histoire véridique.

LEON

Je suis à l'abattoir et je vais bientôt mourir. Déjà, quelques-uns de mes compagnons de voyage ont été dirigés vers la chaîne d'abattage et je n'ai plus beaucoup de temps pour vous raconter ma triste vie de cochon.

SIDONIE, MA MERE

Je me nomme Léon et ma mère s'appelle Sidonie. Je n'ai pas eu une existence heureuse mais la sienne fut pire. Reproductrice, elle a toujours été considérée "comme une vivante machine a produire des saucisses" ainsi qu'elle entendit une fois le fermier le reconnaître froidement.

LA GESTATION

Elle n'a connu que l'insémination artificielle, privée des contacts si naturels avec les autres individus de son espèce si l'on excepte ses porcelets. Puis elle a été envoyée pendant quatre mois, presque toute la durée de sa gestation, dans un box individuel où elle ne pouvait que se lever ou se coucher, mais pas se retourner, s'étirer ou se gratter, car elle y était enchaînée: moins on bouge, moins on dépense d'énergie et moins on a besoin de nourriture. Et comme les reproducteurs ne sont vendus pour la viande, on leur donne le minimum vital de nourriture. Elle coûte cher aux éleveurs, et ce ne sont pas eux qui ont la faim au ventre en permanence. Et tout cela dans une obscurité complète, ou presque.

L'ENFERMEMENT

Une semaine avant notre naissance, on l'a menée dans une petite niche de mise-bas qui comporte un étroit système métallique destiné à l'empêcher de nous écraser en se couchant, et qui nous laissait tout just l'accès aux mamelles. Cette cage nous stressait terriblement les uns et les autres. Sidonie nous raconta comment, au moment de l'emprisonnement, elle se jetait sur ces barres d'acier et hurlait de désespoir, elle qui aurait tant voulu nous préparer un nid, comme le font les truies d'habitude; elle qui aurait fait plus de 30 km dans la nature à la veille de son accouchement pour trouver ce nid douillet. A cause de sa frustration, elle mordait le métal et tentait vainement de se libérer, au point de se faire des plaies, et elle bavait parfois avec les pupilles dilatées. Comment résister à la folie de cette impossibilité totale de se mouvoir ou d'assister ses petits à leur venue au monde? Elle nous dit que ces barreaux perturbaient tellement les truies qu'il y avait assez souvent des porcelets morts-nés dans leurs portées.

(cette histoire sera continuée)
Merci à Diane, webmaster du site R.A.G.E.
http://www.reseaulibre.net/rage

Dès qu'Anaïs rentre de sa première promenade, elle attend à la porte de la cuisine pour son bol de lait de soja. Elle ne peut pas s'en passer, c'est comme moi et ma tasse de thé vert. Ensuite, elle mange deux biscuits végétariens pour chien.

Les chats aussi ont faim le matin. Pour eux c'est plutôt des croquettes Ami avec ou sans levure. Tout le monde est veggie chez nous, au moins la plupart du temps. Il m'arrive de ne pas commander les nouvelles croquettes veggies à temps, et pendant quelques jours les chats se replongent dans le monde des cadavres achetés en supermarché. Ils s'en fichent: croquettes veggies ou carnivores, si elles sont bonnes à manger, on les mange. Les seules croquettes qu'ils détestent ce sont de la marque Yarra, qui s'achètent en supermarché bio (mais ne sont pas veggies).

Anaïs ne fait pas trop d'histoires. Elle mange tout, sauf les salades vertes, les concombres et les tomates crues. Elle n'aime pas les raisins, non plus. Mais elle adore les mures et les fraises des bois. Quand elle était jeune elle a mangé toutes mes chaussures, les meubles en acajou, un sabot auvergnat en bois, et une ampoule électrique. Avec l'âge, ses goûts sont devenus plus conservateurs, bien qu'elle garde une certaine faiblesse pour la bouse de vache.

Quelquefois, quand je n'ai pas bien gagné ma vie, et ma gentille banquière menace de devenir moins gentille, je ne peux pas offrir des croqettes Ami aux animaux. Les chats mangent des croquettes bas de gamme du supermarché; Anaïs mangent beaucoup de soupes et des lentilles comme nous. Est-ce qu'elle a des carences? Je ne pense pas. Elle a des dents magnifiques et une pêche d'enfer.

Les croquettes Ami sont distribuées en France par Alternature (trouver sur Google)

J'en ai marre des gens qui me demandent, "Mais qu'est-ce que vous mangez?". Souvent je ne sais pas comment répondre, la réponse me paraît évident. Il y a beaucoup de variants sur la question mais-qu'est-ce-que-vous-mangez. Par exemple:
"Et les proteines?"
"Ca doit être difficile de ne pas tomber malade"
"Je ne pourrais jamais être comme ça, je suis trop gourmande"
"Mais heureusement tu n'aimes pas manger dans les restaurants"
"Pour vous les Anglais c'est possible de manger comme ça, mais pour nous les Français on ne pourrait jamais s'en passer des bonnes choses"
etcetera.

J'ai lu quelque part que la réponse à "Et les proteines?" est "Et les vitamines?", mais moi je ne pense jamais aux bonnes réponses à temps. Et voici des réponses aux autres questions: Je tombe rarement malade, je suis très gourmande, j'adore manger dans les restaurants, je mange très bien chez moi, et je ne suis pas Anglaise.

Je suis végétalienne, ou j'essaie de l'être. Depuis longtemps la viande est bannie de chez nous; les oeufs et les produits laitiers depuis deux ans. Il suffit de savoir comment on traite les poules pondeuses et les vaches laitières pour ne plus jamais consommer ces produits. Et il y a tellement de produits de substitution qu'ils ne nous manquent pas. Anaïs la chienne est aussi végétalienne, au moins à la maison, les chats aussi.

La plupart du temps je ne me sers pas de recettes, ou bien ils sont déjà dans ma tête. Cependant, il y a des moments où on a envie de changer ses habitudes, et heureusement il y a un site sur internet qui a des recettes vraiment délicieuses:

http://avea.net/cvg/

Miam, miam!!!!!

Si vous aimez lire ce bloganimal, peut-être vous aimeriez aider l'Association les Vaches Rouges. Pour recevoir le bulletin d'inscription, écrivez à jane.hendy@wanadoo.fr

Max m'a entendue un jour à la radio. Je parlais des animaux des cirques. Il croyait que j'étais Jane Birkin, à cause de mon accent. Bien qu'il apprenne mon vrai nom il a persisté à croire ce qu'il voulait pendant longtemps. Et ce qu'il voulait c'était qu'une grande vedette l'aide à démarrer sa carrière de musicien. Dommage. Tout ce que je pouvais lui proposer c'était de m'aider avec les animaux, ce qu'il a fait sans problème. C'est grâce à Max que le chien Jim a pu démarrer une nouvelle vie. Pendant un mois il l'a gardé chez lui, il lui a soigné ses maladies, il lui a proposé des repas équilibrés et réguliers, il l'a aimé.

Le jour est arrivé du rendez-vous de Jim avec un vétérinaire à Paris, et ensuite il allait dans un refuge à la campagne, loin de Paris, loin de l'Auvergne. Max était triste. Il portait un chapeau melon qui lui donnait l'air d'un clown. Jim a sauté allègrement dans la voiture. Il adore s'asseoir devant. J'a dû insister qu'il reste derrière.

Après plusieurs heures de voyage dans une température de 35°, on est arrivé chez le vétérinaire. Dans la salle d'attente, des histoires un peu dures. Un vieux chat faisait office de receptionniste, accueillant les clients en se frottant contre eux. Il a été abandonné, et cherche à être adopté. En attendant, il travaille pour le véto en échange des soins pour ses maladies lourdes. L'infirmière tenait dans ses bras un chaton endormi, un grand pansement couvrait ce qui avait été son oeil gauche. Quelqu'un (des enfants, disait l'infirmière) l'avait crevé.

Jim a été vacciné et tatoué, et nous avons repris la route vers le refuge. La gardienne nous attendait, mais elle avait éteint son portable. Aucun moyen de trouver le refuge qui est perdu en pleine campagne. Jim et moi nous avions très chaud, et nous étions fatigués. Un joli hôtel 3 étoiles nous a accueillis. J'ai mis un vieux drap par terre, et Jim s'est endormi tout de suite. Pendant la nuit j'entendais ses petits ronflements d'un sommeil profond. Le lendemain la gardienne avait réactivé son téléphone, et on a pu entré au refuge, qui n'est pas un vrai refuge, ou pas encore. Si on ne compte pas les chiens de la gardienne, et quelques chats en mauvaise santé, Jim est le premier pensionnaire. Je l'ai embrassé et je suis montée en voiture. Jim m'a regardé à travers les barreaux, l'air étonné. Pour le moment il n'avait pas comris qu'il avait été trahi.

Il me manque, et il manque surtout à Max. C'est un chien formidable. Si vous voulez l'adopter, envoyez moi un email: jane.hendy@wanadoo.fr
Il lui faut un jardin, une famille ou une personne prête à lui offrir beaucoup d'exercice, beaucoup d'amour.