Les Vaches Rouges

Max m'a entendue un jour à la radio. Je parlais des animaux des cirques. Il croyait que j'étais Jane Birkin, à cause de mon accent. Bien qu'il apprenne mon vrai nom il a persisté à croire ce qu'il voulait pendant longtemps. Et ce qu'il voulait c'était qu'une grande vedette l'aide à démarrer sa carrière de musicien. Dommage. Tout ce que je pouvais lui proposer c'était de m'aider avec les animaux, ce qu'il a fait sans problème. C'est grâce à Max que le chien Jim a pu démarrer une nouvelle vie. Pendant un mois il l'a gardé chez lui, il lui a soigné ses maladies, il lui a proposé des repas équilibrés et réguliers, il l'a aimé.

Le jour est arrivé du rendez-vous de Jim avec un vétérinaire à Paris, et ensuite il allait dans un refuge à la campagne, loin de Paris, loin de l'Auvergne. Max était triste. Il portait un chapeau melon qui lui donnait l'air d'un clown. Jim a sauté allègrement dans la voiture. Il adore s'asseoir devant. J'a dû insister qu'il reste derrière.

Après plusieurs heures de voyage dans une température de 35°, on est arrivé chez le vétérinaire. Dans la salle d'attente, des histoires un peu dures. Un vieux chat faisait office de receptionniste, accueillant les clients en se frottant contre eux. Il a été abandonné, et cherche à être adopté. En attendant, il travaille pour le véto en échange des soins pour ses maladies lourdes. L'infirmière tenait dans ses bras un chaton endormi, un grand pansement couvrait ce qui avait été son oeil gauche. Quelqu'un (des enfants, disait l'infirmière) l'avait crevé.

Jim a été vacciné et tatoué, et nous avons repris la route vers le refuge. La gardienne nous attendait, mais elle avait éteint son portable. Aucun moyen de trouver le refuge qui est perdu en pleine campagne. Jim et moi nous avions très chaud, et nous étions fatigués. Un joli hôtel 3 étoiles nous a accueillis. J'ai mis un vieux drap par terre, et Jim s'est endormi tout de suite. Pendant la nuit j'entendais ses petits ronflements d'un sommeil profond. Le lendemain la gardienne avait réactivé son téléphone, et on a pu entré au refuge, qui n'est pas un vrai refuge, ou pas encore. Si on ne compte pas les chiens de la gardienne, et quelques chats en mauvaise santé, Jim est le premier pensionnaire. Je l'ai embrassé et je suis montée en voiture. Jim m'a regardé à travers les barreaux, l'air étonné. Pour le moment il n'avait pas comris qu'il avait été trahi.

Il me manque, et il manque surtout à Max. C'est un chien formidable. Si vous voulez l'adopter, envoyez moi un email: jane.hendy@wanadoo.fr
Il lui faut un jardin, une famille ou une personne prête à lui offrir beaucoup d'exercice, beaucoup d'amour.