Sunday, February 13, 2005
Au revoir et à bientôt
En ce moment les Vaches sont très occupées. Bientôt un déménagement - encore - et le problème de comment vivre et travailler dans une espace vraiment réduite. Notre canapé rouge ira au Mains Ouvertes, au moins j'espère qu'ils vont venir la prendre, et toute la cuisine est à vendre. Notre nouvelle vie sera très épurée. Donc, en ce moment, pas de temps pour le blog. Toutefois, si vous avez des commentaires (surtout positifs!) n'hésitez pas à les laissez.
Revenez nous lire dans quelques semaines.
Meuuuhhhhh..........
Revenez nous lire dans quelques semaines.
Meuuuhhhhh..........
Friday, February 11, 2005
Max
J'ai reçu une carte de lui hier, pas de long message, mais un billet de 20 euros. Ce n'est pas la première fois.
Par discrétion je ne parlerai pas de lui, sauf pour dire qu'il est un des rares donateurs aux Vaches Rouges. Il est adorable.
Par discrétion je ne parlerai pas de lui, sauf pour dire qu'il est un des rares donateurs aux Vaches Rouges. Il est adorable.
Wednesday, February 09, 2005
Ma voisine
En été elle porte presque toujours la même robe bleue. Dès les premiers jours froids, elle s'habille en vieux pantalon et pull aztec. Sous la neige, emmitouflée dans un gros manteau, elle ressemble à tout le monde sans le faire exprès. Elle est belle, aux traits burinés de ses soixante-quinze ans, ses cheveux blancs attachés derrière comme une gamine. De plus en plus, elle se sert d'une canne pour marcher.
Chaque matin, elle apporte à manger aux chats de la rue. Sa cantine se trouve en haut de la rue qui monte vers la boulangérie, près d'une fenêtre de cave. A neuf heures et demi sans faille elle monte la colline, tous les jours, même quand elle a la grippe.
Sa maison est pleine de chats de la rue, il n'y a plus de place. Elle les a adoptés, stérilisés, soignés. Ceux qui sont fermés dehors mangent à ses frais sur le trottoir, et grimpent dans l'arbre qui pousse, contre toute raison, dans la rue devant chez elle.
A la mairie, on la déteste. On l'accuse de vouloir faire proliférer les chats, ce qu'elle nie. Elle fait barrage contre les propriétaires qui veulent que la mairie ramasse, et s'en débarrasse, de tous les chats des caves.
Dans notre petite ville, il y a un réseau de femmes comme elle. Elles apportent à manger, et quand elles peuvent, elles attrappent des chats qu'elles emmènent chez le véto en face de la gare, qui les stérilise et les soigne. Système presque organisé, presque efficace.
L'autre jour, Vanessa la boulangère m'a annoncé fièrement qu'elle venait d'adopter un jeune chat de la rue (un client de la cantine de ma voisine). Désormais il se prénomme Pom Pom, après le chien dans le film La femme du boulanger.
Dans la rue Gomot, une autre femme attend patiemment que le siamois sauvage (oui, encore un!), qui a peur des autres chats, vienne manger quelque chose.
Le réseau des femmes qui s'en occupent.
Chaque matin, elle apporte à manger aux chats de la rue. Sa cantine se trouve en haut de la rue qui monte vers la boulangérie, près d'une fenêtre de cave. A neuf heures et demi sans faille elle monte la colline, tous les jours, même quand elle a la grippe.
Sa maison est pleine de chats de la rue, il n'y a plus de place. Elle les a adoptés, stérilisés, soignés. Ceux qui sont fermés dehors mangent à ses frais sur le trottoir, et grimpent dans l'arbre qui pousse, contre toute raison, dans la rue devant chez elle.
A la mairie, on la déteste. On l'accuse de vouloir faire proliférer les chats, ce qu'elle nie. Elle fait barrage contre les propriétaires qui veulent que la mairie ramasse, et s'en débarrasse, de tous les chats des caves.
Dans notre petite ville, il y a un réseau de femmes comme elle. Elles apportent à manger, et quand elles peuvent, elles attrappent des chats qu'elles emmènent chez le véto en face de la gare, qui les stérilise et les soigne. Système presque organisé, presque efficace.
L'autre jour, Vanessa la boulangère m'a annoncé fièrement qu'elle venait d'adopter un jeune chat de la rue (un client de la cantine de ma voisine). Désormais il se prénomme Pom Pom, après le chien dans le film La femme du boulanger.
Dans la rue Gomot, une autre femme attend patiemment que le siamois sauvage (oui, encore un!), qui a peur des autres chats, vienne manger quelque chose.
Le réseau des femmes qui s'en occupent.
Mim's blog
Tuesday, February 08, 2005
L'humanité
Hier un réprésentant d'une société de déménagement est venu pour faire un devis. D'habitude nos chats se cachent quand un inconnu arrive, mais ils n'avaient pas peur, et même Antoinette est restée à côté de lui. Cet homme m'a raconté une histoire: Il y a quelque temps, le jour du déménagement d'une famille, il a entendu un bruit qui venait d'une benne. En effet, c'était des miaulements d'une chatte et ses trois chatons enfermés dans un sac en plastique et jetés comme des ordures. Bien sûr il les a sauvés, il a donné la chatte - une siamoise en plus - à son père, il a gardé pour lui un des chatons, et a trouvé des familles d'accueil pour les deux autres.
Je savais que beaucoup de gens "oublient" leurs animaux quand ils déménagent, mais les jeter dans une benne avec des jouets cassés et tout le détritus de leur maison est très original.
Je savais que beaucoup de gens "oublient" leurs animaux quand ils déménagent, mais les jeter dans une benne avec des jouets cassés et tout le détritus de leur maison est très original.
Monday, February 07, 2005
Qui est-ce?
Elle travaille comme tueuse dans un abattoir canadien.
Son sport préféré est la chasse au loup.
Elle a un vocabulaire un peu spécial -
Vermine: Mulots, campagnols et tout animal susceptible à être fauché dans un champ de blé.
Nuisibles: Loups, renards, hermines, tous les animaux qu'on peut chasser.
Elle n'est bonne que pour les hamburgers: Une vache maigre, malade ou blessée.
Idée géniale: Comment tuer les souris - tu suspends une cannette de coca par des ficelles au
dessus d'un seau d'eau, tu tartines la cannette avec du beurre de cacahuète, les souris vont monter dessus, ensuite elles vont glisser et tomber dans l'eau, où on peut les regarder se noyer.
On se marre en hiver: Il y a des canards tellement stupides qu'ils restent trop longtemps dans l'eau et se font piégés par la glace. On ne les sauvent jamais parce qu'ils sont vraiment trop stupides.
Qui est-ce? C'est la nouvelle recrue d'Animals' Angels.
Un véritable ange de la mort.
Son sport préféré est la chasse au loup.
Elle a un vocabulaire un peu spécial -
Vermine: Mulots, campagnols et tout animal susceptible à être fauché dans un champ de blé.
Nuisibles: Loups, renards, hermines, tous les animaux qu'on peut chasser.
Elle n'est bonne que pour les hamburgers: Une vache maigre, malade ou blessée.
Idée géniale: Comment tuer les souris - tu suspends une cannette de coca par des ficelles au
dessus d'un seau d'eau, tu tartines la cannette avec du beurre de cacahuète, les souris vont monter dessus, ensuite elles vont glisser et tomber dans l'eau, où on peut les regarder se noyer.
On se marre en hiver: Il y a des canards tellement stupides qu'ils restent trop longtemps dans l'eau et se font piégés par la glace. On ne les sauvent jamais parce qu'ils sont vraiment trop stupides.
Qui est-ce? C'est la nouvelle recrue d'Animals' Angels.
Un véritable ange de la mort.
Sunday, February 06, 2005
Samedi prochain à Clermont-Ferrand
Rendez-vous Place de Jaude à partir de 14h le 12 février 2005 pour une table d'info sur les animaux, surtout ceux qu'on mange, comme d'habitude.
Si vous pouvez nous aider, ou si vous voulez nous faire un don de l'argent (OUI!) envoyez un courriel à redcow_123@hotmail.com
Agnès, où es-tu? Tu étais si dynamique au tractage anti-fourrure et au Noël des animaux - on a besoin de toi!
Si vous pouvez nous aider, ou si vous voulez nous faire un don de l'argent (OUI!) envoyez un courriel à redcow_123@hotmail.com
Agnès, où es-tu? Tu étais si dynamique au tractage anti-fourrure et au Noël des animaux - on a besoin de toi!
Charlotte
On a grandi ensemble, Charlotte et moi. Auvergnates depuis des générations, ce sont les Monts du Cantal qui ont bercé notre enfance: les longues journées ensoleillées coupées par des tempêtes en été, la douce neige poudreuse en hiver. Dans nos familles on ne trouvait que la chaleur et l'amour. Ma mère essayait de me préparer pour la vie, mais je ne l'écoutais pas trop. Je ne pouvais pas croire qu'un jour je devais quitter la montagne, ma famille.
Pourtant ce jour est venu; et, a mon grand chagrin, je n'ai pas eu le temps de dire au revoir à ma mère. On est venu nous chercher, tous les jeunes. Heureusement, Charlotte et moi on est resté ensemble pendant le voyage à Maurs, qui était terrifiant pour nous qui n'étions jamais montés en camion. Il y avait des bousculades, et un de nos copains, Benoît, s'est blessé. Une grande plaie ouverte derrière son épaule.
Arrivés au marché, nous nous sommes retrouvés derrière des barreaux. Il n'y avait pas assez de place, mais heureusement Charlotte était toujours à côté de moi. Je me souviens toujours de son odeur douce. Des hommes nous regardaient, comme de la vulgaire marchandise, ils se sont serrés la main, et ensuite on nous a sorti de l'enclos avec beaucoup de bruit et en nous tapant avec leurs bâtons.
Et c'était là où on nous a séparées. Charlotte a été poussée contre son gré dans un camion à destination de l'Italie. C'était plus tard que j'ai appris qu'on allait la tuer, parce que les Italiens adorent la viande de cheval français. Quant à moi, une femme m'a achetée, en pensant de me faire du bien. Franchement, j'aurais préféré partir avec Charlotte.
Chaque jour je pense à elle.
Pourtant ce jour est venu; et, a mon grand chagrin, je n'ai pas eu le temps de dire au revoir à ma mère. On est venu nous chercher, tous les jeunes. Heureusement, Charlotte et moi on est resté ensemble pendant le voyage à Maurs, qui était terrifiant pour nous qui n'étions jamais montés en camion. Il y avait des bousculades, et un de nos copains, Benoît, s'est blessé. Une grande plaie ouverte derrière son épaule.
Arrivés au marché, nous nous sommes retrouvés derrière des barreaux. Il n'y avait pas assez de place, mais heureusement Charlotte était toujours à côté de moi. Je me souviens toujours de son odeur douce. Des hommes nous regardaient, comme de la vulgaire marchandise, ils se sont serrés la main, et ensuite on nous a sorti de l'enclos avec beaucoup de bruit et en nous tapant avec leurs bâtons.
Et c'était là où on nous a séparées. Charlotte a été poussée contre son gré dans un camion à destination de l'Italie. C'était plus tard que j'ai appris qu'on allait la tuer, parce que les Italiens adorent la viande de cheval français. Quant à moi, une femme m'a achetée, en pensant de me faire du bien. Franchement, j'aurais préféré partir avec Charlotte.
Chaque jour je pense à elle.
Friday, February 04, 2005
Le Café Animal
C'était il y a un an, en janvier 2004, que nous avons inauguré Le Café Animal. Quel désastre! Ou plutôt, quelle histoire drôle. Les personnes ayant accepté notre invitation, en ordre d'arrivée: Un couple d' "amis des bêtes", membres du bureau de l'Association Protectrice des Animaux de Clermont-Ferrand; un homme qui est devenu de plus en plus aggressif après avoir compris que nous étions des végétaliens; une femme portant une écharpe en vison qui voulait faire de la publicité pour un livre sur l'élevage des vaches; et finalement, la présidente de l'APA elle-même.
J'avais envisagé un forum où on pourrait discuter librement sur la situation animale. Que nenni! Le seul sujet qui intéressait ces braves gens était le végétarisme (surtout le nôtre!). Tout le monde était d'accord: le végétarisme nuisait aux animaux car c'était contre la nature, c'était de la diététique et donc n'avait rien à voir avec la protection animale, et ils ne pouvaient pas discuter sérieusement avec des gens comme nous.
La femme à l'écharpe de vison était la première à partir, heureusement, car la vue de cette créature morte me rendait malade. En plus, Jean-Pierre le barman ne pouvait pas s'empecher de s'esclaffer chaque fois qu'il apportait un café ou un perrier, et ça me donnait envie de rire aussi, donc on aurait pu croire que nous n'étions pas sérieux du tout.
Je n'ai jamais compris pourquoi l'homme aggressif est venu. Quelques mois plus tard il s'est présenté à notre stand pour la Semaine Mondiale pour les Animaux de Laboratoire (SMAL), toujours en colère.
Les trois membres de l'APA ont décidé qu'ils avaient faim, et sont partis à la recherche d'un bon bifteck.
Quant à Jean-Pierre, il préférait le Café anglais, parce qu'il vendait plus de bière.
Et nous, nous avons décidé que Clermont n'était pas prêt pour un Café Animal.
J'avais envisagé un forum où on pourrait discuter librement sur la situation animale. Que nenni! Le seul sujet qui intéressait ces braves gens était le végétarisme (surtout le nôtre!). Tout le monde était d'accord: le végétarisme nuisait aux animaux car c'était contre la nature, c'était de la diététique et donc n'avait rien à voir avec la protection animale, et ils ne pouvaient pas discuter sérieusement avec des gens comme nous.
La femme à l'écharpe de vison était la première à partir, heureusement, car la vue de cette créature morte me rendait malade. En plus, Jean-Pierre le barman ne pouvait pas s'empecher de s'esclaffer chaque fois qu'il apportait un café ou un perrier, et ça me donnait envie de rire aussi, donc on aurait pu croire que nous n'étions pas sérieux du tout.
Je n'ai jamais compris pourquoi l'homme aggressif est venu. Quelques mois plus tard il s'est présenté à notre stand pour la Semaine Mondiale pour les Animaux de Laboratoire (SMAL), toujours en colère.
Les trois membres de l'APA ont décidé qu'ils avaient faim, et sont partis à la recherche d'un bon bifteck.
Quant à Jean-Pierre, il préférait le Café anglais, parce qu'il vendait plus de bière.
Et nous, nous avons décidé que Clermont n'était pas prêt pour un Café Animal.
Thursday, February 03, 2005
Le chemin de la honte
Hier je me suis rendue au village d'Ennezat, à 10 km de Riom. En rentrant, j'ai cherché un chemin tranquil pour promener Anaïs, qui était patiemment assise sur le siège arrière. Ces villages sur la plaine n'ont pas beaucoup de charme, et le paysage est morne. Finalement, on s'est arrêtée à une aire de pique nique, et Anaïs a bondi de la voiture dans l'anticipation d'une longue promenade. Il recommencait à pleuvoir, des crachats plutôt qu'une deluge, et j'ai choisi un chemin qui avait la mérite de ne pas être tout droite. Après avoir marché pendant 5 minutes, une petite odeur désagréable commençait à s'insinuer dans mes narines. Quelques minutes plus tard, l'odeur a été jointe par un bruit, comme une lointaine promesse de l'enfer. En même temps, l'eau qui coulait dans le fossé à gauche était une longue soupe d'immondices, l'odeur est devenue insupportable, et le bruit grandissant des âmes en peine me faisait froid dans le dos.
Une rangée d'arbres cachait les bâtisses; un panneau annonçait sans équivoque que les curieux entraient à leurs risques et périls.
Le hangar était ouvert du côté de la route, sauf une partie basse d'à peu près la taille d'un animal, et des étroits pans de mur à chaque côté, comme les rideaux d'un théâtre de banlieue. Les acteurs couraient de partout, on voyait leurs belles oreilles en forme de feuille de tilleul qui voletaient. Arrivés au bout du hangar, ils essayaient de repartir, on se bousculait, on se piétinait, et tout le temps on criait. Un bruit de la peur, de l'angoisse, du désespoir. Je suis restée quelques temps pour les regarder, en essayant de comprendre ce qui se passait. Je n'ai rien compris, je n'ai pas aperçu le fermier ou la personne qui a causé l'effroi, et je me sentais comme alourdie par une souffrance indicible.
La chienne était contente quand j'ai repris le chemin en sens inverse. Elle, la nantie, entourée par l'amour, avait la délicatesse de partager un peu le chagrin de ce lieu - la queue entre les pattes, la tête baissée, elle est restée près de moi.
Au milieu de la rangée d'arbres il y avait l'entrée d'une petite cour. Et là j'ai remarqué pour la première fois la forme d'un animal. Un cochon, la jolie queue coupée au ras le dos, gisait dans la boue en attendant son dernier voyage dans le camion de l'équarrisseur. Il avait eu le malheur, ou le bonheur, de mourir en purgatoire.
Une rangée d'arbres cachait les bâtisses; un panneau annonçait sans équivoque que les curieux entraient à leurs risques et périls.
Le hangar était ouvert du côté de la route, sauf une partie basse d'à peu près la taille d'un animal, et des étroits pans de mur à chaque côté, comme les rideaux d'un théâtre de banlieue. Les acteurs couraient de partout, on voyait leurs belles oreilles en forme de feuille de tilleul qui voletaient. Arrivés au bout du hangar, ils essayaient de repartir, on se bousculait, on se piétinait, et tout le temps on criait. Un bruit de la peur, de l'angoisse, du désespoir. Je suis restée quelques temps pour les regarder, en essayant de comprendre ce qui se passait. Je n'ai rien compris, je n'ai pas aperçu le fermier ou la personne qui a causé l'effroi, et je me sentais comme alourdie par une souffrance indicible.
La chienne était contente quand j'ai repris le chemin en sens inverse. Elle, la nantie, entourée par l'amour, avait la délicatesse de partager un peu le chagrin de ce lieu - la queue entre les pattes, la tête baissée, elle est restée près de moi.
Au milieu de la rangée d'arbres il y avait l'entrée d'une petite cour. Et là j'ai remarqué pour la première fois la forme d'un animal. Un cochon, la jolie queue coupée au ras le dos, gisait dans la boue en attendant son dernier voyage dans le camion de l'équarrisseur. Il avait eu le malheur, ou le bonheur, de mourir en purgatoire.