Thursday, August 25, 2005
L'abattoir
Aujourd'hui j'ai déjeuné chez Danièle à Chanonat. Le château de l'ex-président de France, chasseur émérite et membre du Safari Club International, est tout près. Avant de s'installer ici, Danièle habitait rue Giscard de la Tour Fondue. Est-ce qu'elle est attirée par le nom ou par le grand homme lui-même?
Nous sommes allées nous promener à Orcet, un village voisin. Zoë la chienne a 17 ans, et préfère les promenades sur terrain plat et pas très longues. Zoë n'a jamais pardonné à Anaïs de l'avoir mordue en 1997 et ne lui parle pas. Anaïs se montre d'une politesse exquise envers Zoë. Super. On a garé la voiture près d'un joli petit bâtiment qui ressemble à une chapelle protestante. Double portes en bois, des ouvertures hautes dans les murs longitudinaux. Sur le fronton est écrit un seul mot: Abattoir.
Situé près de la rivière dans un endroit presque idyllique, ce bâtiment n'inspire pas la terreur. Danièle imagine qu'on tuait deux animaux tous les deux jours. C'est l'homme qui allait les tuer qui les emmenait ici à pied. Leur mort dépendait des compétences et de l'intégrité du boucher.
Maintenant les abattoirs sont d'énormes usines ou des animaux malades, blessés, assoiffés, affamés, souvent non-ambulants, mais d'habitude vivants, arrivent par des milliers après un très long voyage. La chaine de production procède à une vitesse hallucinante. Si l'animal n'est pas tué sur le coup, il est dépécé ou bouilli vivant. La chaine ne peut pas s'arrêter.
Nous nous sommes promenées le long de la rivière. Anaïs s'est baignée, Zoë non. De retour à la voiture, j'ai regardé le petit abattoir pour la dernière fois. Son nom n'était pas seulement écrit sur le fronton, mais gravé sur la pierre de Volvic. Le village en était fier.
Nous sommes allées nous promener à Orcet, un village voisin. Zoë la chienne a 17 ans, et préfère les promenades sur terrain plat et pas très longues. Zoë n'a jamais pardonné à Anaïs de l'avoir mordue en 1997 et ne lui parle pas. Anaïs se montre d'une politesse exquise envers Zoë. Super. On a garé la voiture près d'un joli petit bâtiment qui ressemble à une chapelle protestante. Double portes en bois, des ouvertures hautes dans les murs longitudinaux. Sur le fronton est écrit un seul mot: Abattoir.
Situé près de la rivière dans un endroit presque idyllique, ce bâtiment n'inspire pas la terreur. Danièle imagine qu'on tuait deux animaux tous les deux jours. C'est l'homme qui allait les tuer qui les emmenait ici à pied. Leur mort dépendait des compétences et de l'intégrité du boucher.
Maintenant les abattoirs sont d'énormes usines ou des animaux malades, blessés, assoiffés, affamés, souvent non-ambulants, mais d'habitude vivants, arrivent par des milliers après un très long voyage. La chaine de production procède à une vitesse hallucinante. Si l'animal n'est pas tué sur le coup, il est dépécé ou bouilli vivant. La chaine ne peut pas s'arrêter.
Nous nous sommes promenées le long de la rivière. Anaïs s'est baignée, Zoë non. De retour à la voiture, j'ai regardé le petit abattoir pour la dernière fois. Son nom n'était pas seulement écrit sur le fronton, mais gravé sur la pierre de Volvic. Le village en était fier.
Monday, August 22, 2005
Teddy
Teddy est très content. Son cousin Vadim vient de partir. Ce n'est pas évident, partager sa maison pendant trois semaines avec un golden jeune et énergique. Teddy n'est pas vieux, il n'a que onze ans. La force de l'âge pour un berger belge à poils longs. Quand même, des fois on a envie de se reposer, ce qui est impossible quand Vadim veut jouer.
Maintenant, Teddy peut rester tranquillement dans son panier, et rêver de....Anaïs! Teddy aime Anaïs, qui, à dix ans, est aussi dans la force de l'âge. Quand il la rencontre le matin au parc, il ne peut pas s'empêcher de montrer ses émotions. Anaïs aime Teddy aussi (bien qu'elle préfère les jeunes), mais pas à la même façon. Anaïs préférérait que Teddy soit moins ardent.
Dans le parc ils sont déjà en train de construire la nouvelle gare routière. Autour des travaux on a mis des clôtures en plastique orange. Les boulistes les écrasent pour aller jouer de l'autre côté. Les clôtures écrasées sont à une hauteur de 50 cm, qui n'est pas trop haut pour des chiens dans la force de l'âge. Quand Teddy insiste trop, Anaïs saute la clôture. Teddy la suit. Après avoir sauté plusieurs fois, Teddy a perdu un peu de son ardeur. Puis, il rentre chez lui, et rêve d'Anaïs jusqu'au lendemain matin.
Maintenant, Teddy peut rester tranquillement dans son panier, et rêver de....Anaïs! Teddy aime Anaïs, qui, à dix ans, est aussi dans la force de l'âge. Quand il la rencontre le matin au parc, il ne peut pas s'empêcher de montrer ses émotions. Anaïs aime Teddy aussi (bien qu'elle préfère les jeunes), mais pas à la même façon. Anaïs préférérait que Teddy soit moins ardent.
Dans le parc ils sont déjà en train de construire la nouvelle gare routière. Autour des travaux on a mis des clôtures en plastique orange. Les boulistes les écrasent pour aller jouer de l'autre côté. Les clôtures écrasées sont à une hauteur de 50 cm, qui n'est pas trop haut pour des chiens dans la force de l'âge. Quand Teddy insiste trop, Anaïs saute la clôture. Teddy la suit. Après avoir sauté plusieurs fois, Teddy a perdu un peu de son ardeur. Puis, il rentre chez lui, et rêve d'Anaïs jusqu'au lendemain matin.
Saturday, August 20, 2005
La meilleure façon de promener son chien
1) La fille anorexique marche à côté de son chien. C'est un dogue danois, très grand. La fille a l'air très frêle à côté de lui. Le chien n'est pas gros non plus, il boîte, il a l'air fatigué et vieux. Il lève les yeux et remarque Anaïs. Il la regarde tout en marchant à côté de la fille. Puis il s'arrête et se retourne vers la chienne, en remouant de la queue, un instant d'espoir dans ses yeux. La punition est rapide: la fille l'attrappe par le collier d'une main, et de l'autre elle le frappe au visage avec le bout de la laisse. C'est très efficace comme réaction, l'espoir est totalement banni. Le dogue continue à marcher sans regarder ni à droite ni à gauche. Pour renforcer la leçon, la fille prend ses oreilles et les tord. Sans doute c'est l'expérience qui lui a appris l'inutilement de couiner, il subit la douleur sans faire de bruit.
Quand je remarque calmement que ça doit lui faire mal, la fille me donne la réponse des SDF: tu t'occupes de ton chien, je m'occupe du mien. Il paraît qu'elle habite une camionette avec son copain et trois chiens, qui restent dans le camion sauf quand ils sont sortis pour faire leurs besoins.
2) La femme grosse se promène avec un berger belge, poils courts. Il est jeune, plein d'énergie, il a envie de courir. La femme a trop peur de le lâcher, même dans le parc où nos chiens jouent en liberté. Leurs promenades ressemblent plutôt à une lutte, la grosse qui tire sur le collier étrangleur, le chien qui essaie d'aller vers les autres chiens.
Quand je remarque calmement que ça doit lui faire mal, la fille me donne la réponse des SDF: tu t'occupes de ton chien, je m'occupe du mien. Il paraît qu'elle habite une camionette avec son copain et trois chiens, qui restent dans le camion sauf quand ils sont sortis pour faire leurs besoins.
2) La femme grosse se promène avec un berger belge, poils courts. Il est jeune, plein d'énergie, il a envie de courir. La femme a trop peur de le lâcher, même dans le parc où nos chiens jouent en liberté. Leurs promenades ressemblent plutôt à une lutte, la grosse qui tire sur le collier étrangleur, le chien qui essaie d'aller vers les autres chiens.
Thursday, August 18, 2005
Devant le marché aux puces
Un dimanche matin j'ai distribué des tracts pour Bronzez sans cruauté devant une des entrées du marché aux puces. C'était un très bon endroit, et je vais y retourner. Des gens faisaient la queue pour signer la pétition. Comme d'habitude quand il s'agit de la vivisection, beaucoup d'indignation. Un homme que je connais est venu me dire bonjour et a signé la pétition comme un geste d'amitié. Je ne crois pas qu'il allait lire les tracts. Par contre, une famille s'est arrêtée, curieuse, devant moi. J'étais un peu surprise, car ils n'avaient pas le profil des gens qui signent les pétitions. D'abord, ils étaient pauvres. Les parents étaient jeunes, mais mal fringués, des vêtements vieux et délavés sans être du tout à la mode. Plutôt style Emmaüs. Trois petits garçons très proche en âge se sont jetés d'abord sur Anaïs, puis ils voulaient les photos des petits animaux, c'est à dire les tracts. La maman et le papa ont lu le tract lentement. Ils étaient vraiment choqués qu'on pourrait faire ça aux animaux, l'homme a signé la pétition laborieusement, puis je leur ai proposé des échantillons. J'étais navrée de constater qu'il ne me restaient que des crêmes Occitane - les gens choisissent spontanément les produits Body Shop. Nous avons parlé pendant quelques minutes, ils étaient très sympathiques, mais aussi vulnérables et tristes. Comme s'ils se sont reconnus comme victimes, du même titre que les animaux de laboratoire.
Quand ils sont partis j'ai décidé de partir aussi. En traversant le parc j'ai vu un groupe des SDF, qui, comparés à cette petite famille, sont des nantis. Au moins ils sont mieux habillés. Pierre et sa braque Miss nous attendaient de l'autre côté. On s'est assis pour bavarder pendant que nos vieilles chiennes jouaient comme des jeunes. Tout d'un coup, une torpille noire s'est dirigée vers nous, et s'est cachée sous le banc derrière nos jambes. Bien sûr c'était Bilbo. Son maître n'a pas tardé d'arriver, et a tiré le chien par la grosse chaine autour de son cou. Il était complètement ivre, et allait certainement battre l'animal.
Depuis ce jour là, personne dans le quartier des Salins n'a vu Bilbo.
Quand ils sont partis j'ai décidé de partir aussi. En traversant le parc j'ai vu un groupe des SDF, qui, comparés à cette petite famille, sont des nantis. Au moins ils sont mieux habillés. Pierre et sa braque Miss nous attendaient de l'autre côté. On s'est assis pour bavarder pendant que nos vieilles chiennes jouaient comme des jeunes. Tout d'un coup, une torpille noire s'est dirigée vers nous, et s'est cachée sous le banc derrière nos jambes. Bien sûr c'était Bilbo. Son maître n'a pas tardé d'arriver, et a tiré le chien par la grosse chaine autour de son cou. Il était complètement ivre, et allait certainement battre l'animal.
Depuis ce jour là, personne dans le quartier des Salins n'a vu Bilbo.
Tuesday, August 16, 2005
Chez Pascale
Ayant perdu l'habitude d'écrire dans mon bloganimal, comment recommencer? Beaucoup de choses à raconter, mais la chose la plus récente étant Les Estivales de la Question Animale, c'est par là que je commence.
Je suis allée seulement pour les deux derniers jours. Saint-Julien Molin-Molette est un village bâti autour de l'industrie du textile jusqu'aux années cinquante. Maintenant les usines ont été converties en maisons d'habitation. La maison de Pascale est belle: grandes espaces de murs blancs et de plancher en bois, adoucies par des tableaux et des sculptures murales, des tapis couleurs de bijoux. L'acceuil de Pascale est chaleureux, les petits déjeuners sont somptueux, la conversation est stimulante. La nuit on dort comme un loir.
Les Estivales avaient lieu dans la maison d'E.N.O.S. (Est Nord Ouest Sud) qui s'appelle aussi Françoise. Quelques grands tableaux s'appuient contre les murs. Nous n'avons pas appris comment libérer les animaux des laboratoires INSERM ou INRA. Peut-être les choses pratiques étaient au debut de la semaine. Jeudi et vendredi c'était plutôt des idées, pétillants comme des bulles de champagne, mais comme elles difficiles à retenir. J'aurais préféré qu'on ne parle pas de l'avortement, c'est un sujet tellement émotif. Les gens qui se prononcent pour l'avortement, comme si c'était une chose à débattre, comme si Simone Veil n'a jamais fait changé la loi, m'angoissent. Comme conséquence, tout ce que je me rappelle de la conférence de David, c'est qu'il est vraiment, vraiment pour l'avortement. J'ai perdu le fil des animaux quelque part.
Antoine veut faire passer une loi interdisant la viande. Pour interdire l'esclavage, on avait fait beaucoup plus de travail sur le terrain. Les Anglais du 19ème siècle savaient ce qu'on faisait aux esclaves. Les gens du 21ème siècle ne savent pas ce qu'on fait aux animaux prisonniers des usines concentrationnaires.
Anaïs était très heureuse d'être entourée d'autres chiens, les chiens aux Estivales, et aussi Alfonso, le petit chien de Pascale qui a été trouvé abandonné dans un marais polonais. Un Alfonso en polonais est un Don Juan. Maintenant il a des cataractes et dort au soleil sur la terrasse.
Le dernier soir on a passé un film sur la noyade d'une mouche dans un verre d'eau. Je l'ai trouvé insupportable, bien qu'à la fin on la sauve in extremis. On ne fait pas de mal à une mouche, on ne regarde pas, on ne film pas la souffrance d'un animal pour des raisons 'artistiques'. J'ai trouvé ce film prétentieux et cruel, et j'étais étonnée que personne d'autre ne pensait comme moi. Je suis partie tout de suite après, et j'ai raté le film d'E.N.O.S. qui était aussi l'histoire d'un insecte mais sans la cruauté.
Je suis allée seulement pour les deux derniers jours. Saint-Julien Molin-Molette est un village bâti autour de l'industrie du textile jusqu'aux années cinquante. Maintenant les usines ont été converties en maisons d'habitation. La maison de Pascale est belle: grandes espaces de murs blancs et de plancher en bois, adoucies par des tableaux et des sculptures murales, des tapis couleurs de bijoux. L'acceuil de Pascale est chaleureux, les petits déjeuners sont somptueux, la conversation est stimulante. La nuit on dort comme un loir.
Les Estivales avaient lieu dans la maison d'E.N.O.S. (Est Nord Ouest Sud) qui s'appelle aussi Françoise. Quelques grands tableaux s'appuient contre les murs. Nous n'avons pas appris comment libérer les animaux des laboratoires INSERM ou INRA. Peut-être les choses pratiques étaient au debut de la semaine. Jeudi et vendredi c'était plutôt des idées, pétillants comme des bulles de champagne, mais comme elles difficiles à retenir. J'aurais préféré qu'on ne parle pas de l'avortement, c'est un sujet tellement émotif. Les gens qui se prononcent pour l'avortement, comme si c'était une chose à débattre, comme si Simone Veil n'a jamais fait changé la loi, m'angoissent. Comme conséquence, tout ce que je me rappelle de la conférence de David, c'est qu'il est vraiment, vraiment pour l'avortement. J'ai perdu le fil des animaux quelque part.
Antoine veut faire passer une loi interdisant la viande. Pour interdire l'esclavage, on avait fait beaucoup plus de travail sur le terrain. Les Anglais du 19ème siècle savaient ce qu'on faisait aux esclaves. Les gens du 21ème siècle ne savent pas ce qu'on fait aux animaux prisonniers des usines concentrationnaires.
Anaïs était très heureuse d'être entourée d'autres chiens, les chiens aux Estivales, et aussi Alfonso, le petit chien de Pascale qui a été trouvé abandonné dans un marais polonais. Un Alfonso en polonais est un Don Juan. Maintenant il a des cataractes et dort au soleil sur la terrasse.
Le dernier soir on a passé un film sur la noyade d'une mouche dans un verre d'eau. Je l'ai trouvé insupportable, bien qu'à la fin on la sauve in extremis. On ne fait pas de mal à une mouche, on ne regarde pas, on ne film pas la souffrance d'un animal pour des raisons 'artistiques'. J'ai trouvé ce film prétentieux et cruel, et j'étais étonnée que personne d'autre ne pensait comme moi. Je suis partie tout de suite après, et j'ai raté le film d'E.N.O.S. qui était aussi l'histoire d'un insecte mais sans la cruauté.