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Tuesday, August 16, 2005

 

Chez Pascale

Ayant perdu l'habitude d'écrire dans mon bloganimal, comment recommencer? Beaucoup de choses à raconter, mais la chose la plus récente étant Les Estivales de la Question Animale, c'est par là que je commence.

Je suis allée seulement pour les deux derniers jours. Saint-Julien Molin-Molette est un village bâti autour de l'industrie du textile jusqu'aux années cinquante. Maintenant les usines ont été converties en maisons d'habitation. La maison de Pascale est belle: grandes espaces de murs blancs et de plancher en bois, adoucies par des tableaux et des sculptures murales, des tapis couleurs de bijoux. L'acceuil de Pascale est chaleureux, les petits déjeuners sont somptueux, la conversation est stimulante. La nuit on dort comme un loir.

Les Estivales avaient lieu dans la maison d'E.N.O.S. (Est Nord Ouest Sud) qui s'appelle aussi Françoise. Quelques grands tableaux s'appuient contre les murs. Nous n'avons pas appris comment libérer les animaux des laboratoires INSERM ou INRA. Peut-être les choses pratiques étaient au debut de la semaine. Jeudi et vendredi c'était plutôt des idées, pétillants comme des bulles de champagne, mais comme elles difficiles à retenir. J'aurais préféré qu'on ne parle pas de l'avortement, c'est un sujet tellement émotif. Les gens qui se prononcent pour l'avortement, comme si c'était une chose à débattre, comme si Simone Veil n'a jamais fait changé la loi, m'angoissent. Comme conséquence, tout ce que je me rappelle de la conférence de David, c'est qu'il est vraiment, vraiment pour l'avortement. J'ai perdu le fil des animaux quelque part.

Antoine veut faire passer une loi interdisant la viande. Pour interdire l'esclavage, on avait fait beaucoup plus de travail sur le terrain. Les Anglais du 19ème siècle savaient ce qu'on faisait aux esclaves. Les gens du 21ème siècle ne savent pas ce qu'on fait aux animaux prisonniers des usines concentrationnaires.

Anaïs était très heureuse d'être entourée d'autres chiens, les chiens aux Estivales, et aussi Alfonso, le petit chien de Pascale qui a été trouvé abandonné dans un marais polonais. Un Alfonso en polonais est un Don Juan. Maintenant il a des cataractes et dort au soleil sur la terrasse.

Le dernier soir on a passé un film sur la noyade d'une mouche dans un verre d'eau. Je l'ai trouvé insupportable, bien qu'à la fin on la sauve in extremis. On ne fait pas de mal à une mouche, on ne regarde pas, on ne film pas la souffrance d'un animal pour des raisons 'artistiques'. J'ai trouvé ce film prétentieux et cruel, et j'étais étonnée que personne d'autre ne pensait comme moi. Je suis partie tout de suite après, et j'ai raté le film d'E.N.O.S. qui était aussi l'histoire d'un insecte mais sans la cruauté.

Comments:
hello Jaredcow, on a lu ce matin ton mot sur les Estivales de St julien. Alfonso a retrouvé tous ses chats (nom d'origine espagnole utilisé par les polonais pour signifier un don juan)et nous la petite maison bruxelloise. Nous avons été ravies de te rencontrer et de croiser dans les champs de la question animale d'autres personnes motivées et actives. Nous allons créer notre blog sur ces problèmes.
A bientôt
 
Ca me fait plaisir de te lire de nouveau. C'est la première fois que je poste un commentaire, mais je lis ton blog régulièrement. J'admire beaucoup tes actions et ton courage.
 
Tu dis:

«Antoine veut faire passer une loi interdisant la viande. Pour interdire l'esclavage, on avait fait beaucoup plus de travail sur le terrain. Les Anglais du 19ème siècle savaient ce qu'on faisait aux esclaves. Les gens du 21ème siècle ne savent pas ce qu'on fait aux animaux prisonniers des usines concentrationnaires.»

Je crois que les Anglais du 19e siècle ne savaient pas ce qu'on faisait aux esclaves, mais que justement le mouvement abolitionniste le leur a appris. Ils ne savaient pas aussi parce qu'ils n'avaient pas envie de savoir, et ils n'avaient pas envie de savoir pas ce que tant qu'il n'y avait aucune perspective d'abolition, cela ne servait à rien de savoir.

Les extraits que tu cites (28/7) du livre Dominion de Scully montrent que les gens qui veulent savoir peuvent savoir. Ce livre est en vente libre.

On ne va pas attendre que tout le monde «sache», pour qu'ensuite on s'asseoie tous en rond et se regarde dans le blanc des yeux en se disant «bon et alors?». Le «et alors» est déjà clair aujourd'hui. On demande l'abolition de la viande. On demande qu'on arrête non seulement de faire souffrir mais aussi simplement de tuer les animaux sans nécessité, pour le simple plaisir. On demande l'abolition de la viande comme on demande l'abolition de la corrida. On ne va pas y arriver en six mois, mais plus tôt on commence, plus tôt on y arrivera. Comme pour l'esclavage.
 
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