Les Vaches Rouges

A 8 heures ce matin j'attendais pour traverser la rue quand j'ai vue
un petit oiseau en train de voler près de la chaussée devant les
voitures. Il a passé sous une voiture, et il a réapparu au milieu
de la route. Un bus s'était arrêté au passage piéton, l'oiseau, qui
a dû se faire cogner la tête, voletait ivrement avant de passer sous
le bus. Le chauffeur, gentiment, a attendu qu'une autre femme dise
que le bébé oiseau est parti de l'autre côté. Puis arrive la maman
oiseau, un ver dans le bec comme pour l'encourager à rentrer à la
maison. Mais le bébé courait partout, autour des travaux du
tramway, la maman à sa poursuite. Je ne sais pas comment finit
cette histoire, à un moment je me suis rendu compte que je ne
pouvais rien changer à son destin, même en arrêtant toutes les
voitures de Clermont-Ferrand.

Dans notre ville, la mairie s'est embarquée sur un programme de
planter des arbres pour cacher la laideur de l'architecture. Ces
plantations ne sont pas entourées des parcs ou des jardins ou même
un peu de pelouse, on les met le long des routes, au milieu du beton
et des voitures. Les arbres n'ont pas l'air confortables dans leur
corset de beton, et souvent bien sûr ils meurent. Ils sont vite
remplacés, car la mairie est riche de nos contributions, et le cycle
continue.

Est-ce qu'on n'a jamais pensé aux dangers courus par les oiseaux qui
s'installent dans ces arbres? Combien de petits oiseaux tombent du
nid sur la chaussée? Combien sont écrasés? Combien sont sauvés par
leurs parents?

Je ne sais pas quel type d'oiseau étaient les acteurs dans le drâme
ce matin. Le jeune était gris, il avait trois quarts la taille de
sa maman, qui était plutôt grise foncée, et peut-être de la taille
d'un étourneau, mais un peu plus petite.