.comment-link {margin-left:.6em;}

Friday, May 20, 2005

 

On s'en fout

L'homme s'appelle Alain et son chien s'appelle Bilbo. Ils étaient au rendez-vous à 16 heures, avec tous leurs copains. C'était un moment à ne pas manquer, la première fois que Bilbo va chez un vétérinaire.
Le véto a examiné l'oeil, et ensuite a écrit une ordonnance. Des collyre et des gellules antibiotiques. Quand Alain a dit qu'il n'avait pas d'argent, le vétérinaire n'a pas insisté sur ses honoraires.
Le pharmacien était moins généreux. Il a refusé de donner la moindre goutte de collyre sans argent. En effet, il a dit qu'il l'aurait fait si c'était pour une personne, mais pas pour un chien. J'ai acheté la moitié des médicaments, assez pour 15 jours, et Alain doit trouver les 11 euros pour payer le reste. J'ai peur qu'il ne le fera pas.
Sous le grand arbre, le tribu des copains ont déjà entamé le premier carton de bière de la soirée. Une jeune femme aux yeux durs dit qu'elle s'enfout de Bilbo. Je lui ai demandé comment elle pouvait s'asseoir tous les soirs à côté d'un animal qui souffrait, sans réagir. Sa réponse: elle s'occupe de son chien, et ne regarde pas les chiens des autres. Si moi je veux aider les chiens, c'est mon problème. Pas le sien. Un homme presque édenté a trouvé ça rigolo. Il a levé sa bouteille de bière au dessus de sa tête, et a répété: A votre problème.
Mon problème n'avait pas encore commencé. C'était au réveil le lendemain que j'ai constaté que ma peau était toute rouge et me démangeait. Une allergie, a dit le médecin. Mais une allergie à quoi? Peut-être c'était une réaction à la maltraitance infligée aux chiens, et l'apathie et l'égoisme des gens du parc.

Comments: Post a Comment



<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?