Wednesday, February 09, 2005
Ma voisine
En été elle porte presque toujours la même robe bleue. Dès les premiers jours froids, elle s'habille en vieux pantalon et pull aztec. Sous la neige, emmitouflée dans un gros manteau, elle ressemble à tout le monde sans le faire exprès. Elle est belle, aux traits burinés de ses soixante-quinze ans, ses cheveux blancs attachés derrière comme une gamine. De plus en plus, elle se sert d'une canne pour marcher.
Chaque matin, elle apporte à manger aux chats de la rue. Sa cantine se trouve en haut de la rue qui monte vers la boulangérie, près d'une fenêtre de cave. A neuf heures et demi sans faille elle monte la colline, tous les jours, même quand elle a la grippe.
Sa maison est pleine de chats de la rue, il n'y a plus de place. Elle les a adoptés, stérilisés, soignés. Ceux qui sont fermés dehors mangent à ses frais sur le trottoir, et grimpent dans l'arbre qui pousse, contre toute raison, dans la rue devant chez elle.
A la mairie, on la déteste. On l'accuse de vouloir faire proliférer les chats, ce qu'elle nie. Elle fait barrage contre les propriétaires qui veulent que la mairie ramasse, et s'en débarrasse, de tous les chats des caves.
Dans notre petite ville, il y a un réseau de femmes comme elle. Elles apportent à manger, et quand elles peuvent, elles attrappent des chats qu'elles emmènent chez le véto en face de la gare, qui les stérilise et les soigne. Système presque organisé, presque efficace.
L'autre jour, Vanessa la boulangère m'a annoncé fièrement qu'elle venait d'adopter un jeune chat de la rue (un client de la cantine de ma voisine). Désormais il se prénomme Pom Pom, après le chien dans le film La femme du boulanger.
Dans la rue Gomot, une autre femme attend patiemment que le siamois sauvage (oui, encore un!), qui a peur des autres chats, vienne manger quelque chose.
Le réseau des femmes qui s'en occupent.
Chaque matin, elle apporte à manger aux chats de la rue. Sa cantine se trouve en haut de la rue qui monte vers la boulangérie, près d'une fenêtre de cave. A neuf heures et demi sans faille elle monte la colline, tous les jours, même quand elle a la grippe.
Sa maison est pleine de chats de la rue, il n'y a plus de place. Elle les a adoptés, stérilisés, soignés. Ceux qui sont fermés dehors mangent à ses frais sur le trottoir, et grimpent dans l'arbre qui pousse, contre toute raison, dans la rue devant chez elle.
A la mairie, on la déteste. On l'accuse de vouloir faire proliférer les chats, ce qu'elle nie. Elle fait barrage contre les propriétaires qui veulent que la mairie ramasse, et s'en débarrasse, de tous les chats des caves.
Dans notre petite ville, il y a un réseau de femmes comme elle. Elles apportent à manger, et quand elles peuvent, elles attrappent des chats qu'elles emmènent chez le véto en face de la gare, qui les stérilise et les soigne. Système presque organisé, presque efficace.
L'autre jour, Vanessa la boulangère m'a annoncé fièrement qu'elle venait d'adopter un jeune chat de la rue (un client de la cantine de ma voisine). Désormais il se prénomme Pom Pom, après le chien dans le film La femme du boulanger.
Dans la rue Gomot, une autre femme attend patiemment que le siamois sauvage (oui, encore un!), qui a peur des autres chats, vienne manger quelque chose.
Le réseau des femmes qui s'en occupent.
Comments:
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J'en ai connu un certain nombre de femmes comme ça - souvent des vieilles, qui se démènent énormément, et se privent, pour aider les chats de rue, souvent dans un environnement hostile - de la part des autorités, et aussi des passants, des voisins.
C'est encore plus émouvant quand c'est fait de manière un minimum rationnelle, pas comme une «folie» ; c'est-à-dire en particulier quand il y a un effort pour stériliser les chats, pour essayer de limiter le problème à la base.
En tout cas, merci pour ce petit récit bien expressif.
David
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C'est encore plus émouvant quand c'est fait de manière un minimum rationnelle, pas comme une «folie» ; c'est-à-dire en particulier quand il y a un effort pour stériliser les chats, pour essayer de limiter le problème à la base.
En tout cas, merci pour ce petit récit bien expressif.
David
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